« Tout comme le champagne »
« Certains fabricants de pralines canadiens et chinois n’ont aucun scrupule à mettre notre nom sur leurs boîtes », dénonce le secteur des chocolatiers belges. Leurs plaintes semblent à présent avoir été entendues par Johan Vande Lanotte (SP.A). Cette semaine le ministre de l’économie visitait la chocolaterie Pralibel en Flandre-Occidentale. L’entreprise fabrique des pralines dans le segment moyen de gamme et exporte 80% de sa production.
« Certaines entreprises étrangères n’hésitent pas à fabriquer des variantes bon marché de moindre qualité, tout en affichant le label Belgian Chocolates », affirme Paul Sulmon directeur de Pralibel. « L’appellation ‘Belgian Chocolates n’est pas protégée, par conséquent un Indien par exemple peut très bien vendre des pralines en faisant croire qu’il s’agit de chocolat belge. La vente de produits de mauvaise qualité sous le même label est très néfaste pour nos produits belges haut de gamme. Le label ‘Belgian Chocolates’ devrait être protégé au même titre que le champagne. »
Protection européenne
Selon Guy Gallat, secrétaire général de la fédération sectorielle Choprabisco, la contrefaçon est de plus en plus courante : « Surtout dans les pays asiatiques, avec la Chine en tête. Mais au Canada par exemple nous avons également trouvé des soi-disant Belgian Chocolates, sans qu’il y ait le moindre lien avec la Belgique. »
Choprabisco tente de contrecarrer ces abus, malheureusement pas toujours avec succès, « car nous n’avons pas de moyens de pression. Intenter un procès contre une entreprise si loin en Chine n’est pas chose évidente. »
Le secteur revendique depuis longtemps une mesure européenne : « A présent les choses commencent à bouger au niveau européen. Avec l’aide de Vande Lanotte, nous pourrions obtenir plus rapidement un nouveau label de qualité européen. » Le ministre a d’ores et déjà promis son soutien aux chocolatiers belges, tout en leur demandant de ne pas nourrir de trop hautes espérances, car l’octroi d’une telle protection est assez complexe.
Traduction : Marie-Noëlle Masure