Unilever va supprimer au moins 1500 emplois dans le monde entier et simplifier sa structure. L’opération doit permettre d’accélérer la prise de décisions au sein de l’entreprise.
Cinq divisions
Le géant des produits de grande consommation va supprimer 15 % des postes de « senior management » et éliminer plusieurs niveaux afin de simplifier l’entreprise. Si l’on ajoute à cela la suppression d’un poste de « junior management » sur vingt, cela représenterait environ 1 500 emplois. La société consultera les syndicats au sujet de ces plans et a souligné que les effectifs dans les usines ne seront pas affectés par la réorganisation.
L’entreprise abandonne sa structure matricielle actuelle et sera organisée autour de cinq unités commerciales distinctes : beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien ménager, alimentation et glaces. Chaque division sera entièrement responsable de sa stratégie, de sa croissance et du développement de ses bénéfices. Les analystes voient également dans l’opération une possible préparation à la cession de l’activité alimentaire.
« Notre nouveau modèle organisationnel a été élaboré l’année dernière et vise à continuer à promouvoir l’amélioration des performances de notre entreprise », a déclaré le PDG, Alan Jope, dans un communiqué de presse. « En passant à cinq unités commerciales axées sur les catégories, nous pouvons mieux répondre aux tendances des consommateurs et des canaux, avec une responsabilité claire en matière de résultats. La croissance reste notre priorité absolue et ces changements nous aideront à la soutenir. »
Nouvelle direction
Avec cette nouvelle structure, Unilever remaniera également son équipe de direction à partir du 1er avril. Ainsi, Fernando Fernandez (actuellement EVP Amérique Latine) deviendra président de la division beauté et bien-être Fabian Garcia (président de l’Amérique du Nord) deviendra président de la division hygiène personnelle, tandis que Hanneke Faber (présidente Foods & Refreshment) deviendra présidente de la division alimentation. Peter ter Kulve et Matt Close resteront responsables respectivement des divisions entretien ménager et glaces, qui seront désormais des branches commerciales à part entière.
Le directeur de l’exploitation, Nitin Paranjpe, assumera simultanément un nouveau rôle de directeur de la transformation et de directeur des ressources humaines, en prenant en main la transformation de l’entreprise et le département RH. Sunny Jain, actuellement président de la division Beauty & Personal Care, a décidé de quitter l’entreprise.
Sous pression
Les changements chez Unilever ne sont pas une surprise. La société n’ayant pas atteint ses objectifs, le PDG, Alan Jope, est sous pression depuis plusieurs mois pour relancer la croissance du chiffre d’affaires. Ces derniers jours, nous avons également appris que l’investisseur activiste américain Nelson Peltz avait pris une participation dans le groupe. L’action Unilever a instantanément grimpé de plus de 7 % sur la bourse de Londres, sa plus forte hausse en dix-huit mois.
Ces dernières semaines, Jope a tenté d’acquérir la division grand public de GSK, qui comprend des marques telles que Sensodyne et Aquafresh. Toutefois, son offre de 50 milliards de livres sterling (60 milliards d’euros) a été jugée insuffisante par GSK. Une initiative qui a d’ailleurs suscité la colère de nombreux investisseurs, contraignant le PDG à renoncer à son intérêt pour la division de GSK, rapporte The Guardian.
Terry Smith, fondateur de Fundsmith et l’un des principaux actionnaires d’Unilever, a déclaré après coup que la direction devait soit se concentrer sur l’amélioration de ses principales activités, soit démissionner. Précédemment, Smith avait déclaré qu’Unilever avait « perdu la tête » et accusé la direction de poursuivre son objectif de durabilité au détriment des résultats commerciaux.