Unilever (Knorr, Dove et autres) revoit à la baisse certains de ses objectifs en matière de développement durable, car ils s’avèrent plus difficiles à atteindre. Rendre tous les emballages en plastique durables d’ici l’année prochaine, par exemple, ne réussira pas.
Encore dix ans de plastique
L’objectif consistant à utiliser deux fois moins de nouveaux plastiques en 2025 est abandonné. Il est remplacé par la promesse de consommer 30 % de plastique en moins d’ici à 2026. L’entreprise ne parviendra pas non plus à rendre tous ses emballages en plastique réutilisable, recyclable ou compostable en 2025. Pour les plastiques rigides, Unilever reporte cet engagement à 2030, et pour les emballages en plastique souple à 2035.
« Cela fait plusieurs années que nous travaillons d’arrache-pied à une économie circulaire pour les emballages en plastique. Nous avons appris que la transformation prend du temps. Compte tenu de l’ampleur de ce défi, nous utilisons nos capacités d’innovation pour trouver de nouvelles solutions évolutives, » explique le fabricant de marques pour justifier la décision. Le nouveau PDG, Hein Schumacher, admet que la réduction des emballages plastiques s’avère très difficile.
Nécessité de soutien politique
Unilever appelle également à des « politiques plus fortes et harmonisées », estimant que les « objectifs et initiatives volontaires » ne suffisent pas. La multinationale réclame un traité des Nations Unies qui « fixe des règles juridiquement contraignantes au niveau mondial en matière de pollution plastique », un soutien politique accru pour tester de nouveaux modèles de réutilisation et – fait remarquable – que les producteurs soient tenus responsables de leurs choix en matière d’emballage.
Dans le même temps, Schumacher réduit d’autres initiatives durables. Le nouveau directeur général déclare qu’il opte pour moins mais mieux. Unilever souhaite désormais préserver 1 million d’hectares de zone naturelle (terre, forêt ou mer) d’ici 2030, alors que l’ambition précédente était de 1,5 million d’hectares. En outre, le producteur d’Axe vise désormais 95 % d’approvisionnement durable d’ici à 2030, au lieu de 100 %. À l’origine, Unilever était également censé verser à tous ses fournisseurs un salaire de subsistance en 2030, mais cela ne s’appliquera désormais qu’à la moitié de tous les coûts d’approvisionnement.
Les entreprises subissent de plus en plus la pression des deux côtés, d’une part des investisseurs et des actionnaires qui veulent les voir se concentrer sur les résultats financiers, mais aussi des consommateurs, des ONG et des actionnaires activistes qui surveillent à la loupe le suivi réel des grands objectifs de développement durable proclamés.