L’Europe à la traîne
Au cours du trimestre précédent, le fabricant anglo-néerlandais de produits alimentaires et de soins, tels que Knorr, Lipton, Axe et Dove, a vu son chiffre d’affaires régresser de 2% à 12,2 milliards d’euros. Seule consolation : hors effets de change la croissance sous-jacente s’élève à 2,1%, ce qui reste néanmoins la plus faible croissance de ces 5 dernières années et qui de plus est attribuable en grande partie aux augmentations de prix.
Les ventes de produits alimentaires ont diminué de près de 1%, surtout à cause des margarines. En outre l’été médiocre en Europe a affecté les ventes de glace (-1,1%). En revanche Unilever a vendu davantage de savon, shampooing et déodorant (+1,1%), bien que l’on observe un ralentissement de la croissance, principalement suite au recul de la demande en Chine. La plus petite branche du groupe, celle des produits ‘Home Care’ (notamment Omo) progresse de 2,1%.
Au niveau géographique, le marché européen affiche les plus faibles performances avec un recul de 4,3%, alors que l’Asie progresse de 3,1% et l’Amérique de 6,8%.
« Nous traversons une réelle tempête »
Dans un commentaire à l’agence de presse AFN, le directeur financier Jean-Marc Huët indique que pour l’instant tout est défavorable à Unilever : « Les résultats ne répondent pas à nos attentes. Le ralentissement s’est avéré plus important que ce que nous avions prévu en début d’année. C’est la cas pour la Chine et l’Asie du Sud-est et de plus nous souffrons également des troubles au Moyen-Orient et en Russie. »
En Europe, selon Huët, il est question de déflation, notamment en Grande-Bretagne et en France. « A terme, nous voyons de très nettes possibilités de croissance structurelle, mais pour l’instant nous traversons une réelle tempête », a-t-il déclaré.
De son côté le directeur général Paul Polman tempère en soulignant qu’ avec une croissance sous-jacente de 3 ,2% sur les 9 derniers mois, Unilever fait mieux que la concurrence. C’est pourquoi le groupe maintient sa prévision d’une nouvelle année de croissance profitable en 2014, même si « les conditions du marché resteront difficiles, au moins pour le reste de l’année », conclut Polman.