Le Ghana et la Côte d’Ivoire, principaux pays producteurs de cacao, ont décidé d’introduire une taxe afin d’améliorer la qualité de vie des cacaoculteurs. Par conséquent le prix du chocolat pourrait augmenter.
400 dollars supplémentaires par tonne
Le Ghana et la Côte d’Ivoire réunis représentent 60% de la production mondiale de cacao. Récemment les deux pays se sont associés pour former un cartel, qui par analogie avec le cartel entre les pays producteurs de pétrole OPEC, a été baptisé ‘COPEC’. Ce cartel a également décidé d’exiger une prime de 400 dollars (350 euros) par tonne de cacao, qui viendra s’ajouter à l’actuel prix du marché de 2520 dollars (2250 euros). Cette mesure fait suite à l’échec des négociations avec de grands acteurs de l’industrie du chocolat concernant un prix minimum pour la prochaine récolte.
En principe cette prime supplémentaire n’entrera en vigueur que lors de la prochaine récolte. Toutefois étant donné que dans le secteur les contrats à terme (conclus longtemps avant la récolte en soi) sont très courants, cette prime a déjà un impact sur les négociations de nouveaux contrats.
Garantir des revenus viables
Pour l’instant les grands fabricants de chocolat comme Mars et Mondelez n’ont pas encore annoncé de hausses de prix. Par le passé les augmentations de prix n’ont pas toujours été répercutées (directement) sur le client : parfois les fabricants ont adapté leurs recettes ou ont tout simplement réduit la taille de leurs barres chocolatées. Selon certains initiés, il ne fait aucun doute que les prix finiront par augmenter : « On peut comparer cela à un impôt de 1,2 milliard de dollars sur l’industrie mondiale du cacao », explique Eric Bergman, vice-président du courtier en matières premières Commodities, au journal De Standaard.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont instauré cette taxe afin de garantir des revenus plus élevés et plus stables aux cacaoculteurs locaux. Selon la Banque mondiale, 80% d’entre eux ne tireraient pas de revenus viables de la culture du cacao. Bien souvent les cultivateurs sont victimes des grandes fluctuations de prix sur les marchés internationaux. La prime doit permettre de parer à ces fluctuations : si le prix du cacao est élevé, la prime serait (partiellement) versée dans un fonds gouvernemental. Cet argent servirait alors à soutenir les cultivateurs durant les périodes où le prix du cacao est bas.