La chaîne de supermarchés britannique Asda pourrait se retrouver entre les mains de l’exploitant de stations-service EG Group. Avec le soutien de l’investisseur TDR Capital, ce dernier propose 6,5 milliards de livres pour le troisième food-retailer du Royaume-Uni.
Boutiques adossées aux stations-service
TDR Capital et le groupe de stations-service EG mèneraient la danse dans le rachat d’Asda, la troisième chaîne de supermarchés du Royaume-Uni. Ils ont fait une offre conjointe de 6,5 milliards de livres (7,12 milliards d’euros) pour le retailer, affirme The Guardian. C’est plus que ce qu’avait offert précédemment l’investisseur privé Apollo Global Management.
Walmart, le propriétaire d’Asda, en fait ainsi son favori, d’autant qu’il entrevoit des synergies potentielles dans l’acquisition. EG pourrait par exemple installer des stations-service sur les parkings des supermarchés, tandis qu’Asda pourrait exploiter les boutiques des stations-service. Coïncidence ou non : Asda a déjà annoncé au début du mois son intention de tester trois magasins de proximité en coopération avec le groupe EG.
EG (pour EuroGarages) est un acteur international de premier plan sur le marché des stations-service. C’est en 2001 que les frères Mohsin et Zuber Issa, fils de migrants indiens, ont ouvert leur première station-service près de Manchester. Après une fusion avec le groupe EFR en 2016, leur groupe est aujourd’hui estimé à 10 milliards de livres sterling. Les frères Issa possèdent toujours un quart du capital chacun, l’autre moitié étant détenue par le groupe d’investisseurs TDR.
En ligne
Si la EG remporte la mise, l’acquisition risque cependant de déclencher une enquête des autorités à la concurrence. Ce qui serait une fameuse épine dans le pied de Walmart, car le géant américain des hypermarchés a déjà vu sa tentative de vendre Asda à Sainsbury’s échouer l’an dernier face à l’opposition des autorités britanniques de la concurrence.
Apollo, le principal concurrent de GE – qui collabore avec Rob Templeman, l’ancien patron de Debenhams, dans ce dossier –, serait cependant une option moins intéressante, car son offre impliquerait une augmentation de la dette. Apollo veut surtout investir dans l’expansion en ligne. Il se pourrait cependant qu’une contre-offre soit en préparation.
Le troisième candidat, l’investisseur privé Lone Star Funds – qui bénéficiait du soutien de l’ancien directeur d’Asda Paul Mason – a été éliminé la semaine dernière pour avoir proposé une offre trop basse. Walmart ne tiendra cependant pas compte que du prix dans le choix du repreneur : le géant de la grande distribution veut en effet conserver une participation minoritaire et espère un jour faire entrer sa filiale britannique en Bourse. Un deal pourrait être annoncé dès cette semaine.