Les Belges payent-ils trop cher pour leur propre bière ? Oui, estime l’Union européenne, qui veut infliger une amende à AB InBev pour avoir pratiqué des prix supérieurs pour la Jupiler et la Leffe sur son marché domestique belge comparé aux pays voisins.
Blocage de l’importation de bière meilleur marché depuis l’étranger
La Commission européenne veut infliger une amende à AB InBev pour avoir bloqué l’importation en Belgique de Jupiler et de Leffe meilleur marché venant de France et des Pays-Bas. C’est ce que rapporte Reuters sur base de sources anonymes. L’an dernier la Commission européenne avait déjà accusé le premier brasseur mondial d’abuser de sa position dominante sur son marché domestique belge : la Jupiler et la Leffe en Belgique étaient plus chères qu’à l’étranger, mais AB InBev empêchait les importations de ces bières depuis l’étranger.
Selon les autorités de la concurrence européennes, AB InBev avait changé l’emballage des bières Jupiler et Leffe destinées au marché néerlandais et français pour qu’elles se vendent plus difficilement en Belgique. En outre les retailers néerlandais (comprenez : Albert Heijn) avaient un accès limité aux promotions et produits exclusifs, pour éviter qu’ils ne les importent en Belgique.
Infraction au marché unifié
Généralement la Commission européenne réprouve de tels blocages, jugeant qu’il s’agit d’une infraction au marché unifié. L’importation parallèle au sein des 28 pays de l’UE doit être possible, selon le gendarme de la concurrence. Suite aux actions d’AB InBev, les Belges ont payé plus cher la Jupiler et la Leffe, les deux bières les plus populaires du pays. Selon AB InBev, les différences de prix sont dues au fait que ses concurrents aux Pays-Bas et en France sont meilleur marché, raison pour laquelle le brasseur y a baissé ses prix.
Avant d’infliger des amendes, la Commission donne l’occasion aux entreprises de prendre elles-mêmes des mesures et de parvenir à un arrangement à l’amiable. Cependant dans ce cas-ci la Commission envisage une amende, qui pourrait aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial. Toutefois, selon les sources de Reuters, il faudra du temps avant qu’une décision formelle ne soit prise.