Aussi durables que le soja et aussi nutritifs que la viande, les grillons combinent le meilleur des deux mondes. Pour le producteur de barres et de granolas Kriket, manger des insectes doit devenir aussi commun que de manger des crevettes.
Une entreprise qui s’est donnée une mission
Riches en protéines et en fibres, sans additifs et produits en Belgique. Mais aussi nutritifs et durables. Il s’agit des barres et des granolas Kriket. L’ingrédient secret ? Les grillons. Une entreprise qui s’est donnée une mission : « Nous voulons normaliser la consommation d’insectes. Il faut que cela devienne aussi commun que de manger des crevettes ou des scampis », explique le co-fondateur, Michiel Van Meervenne, qui s’est lancé dans l’aventure des produits à base de grillons avec sa sœur Anneleen en 2017. Il prendra la parole lors du RetailDetail Food Congress le 9 juin.
Kriket a lancé sa première barre à base de grillons en 2018. Depuis, les granolas et les barres de snack ont fait leur chemin jusque dans les rayons de distributeurs tels que Colruyt, Bio-Planet, Aveve et AS Adventure. Ils sont également commercialisés en ligne. En outre, l’entreprise fait ses premiers pas dans l’exportation, vers les Pays-Bas, la France, l’Allemagne… « La transition protéique ne peut prendre qu’une seule direction, celle de la croissance. Les insectes méritent une place unique dans ce récit », peut-on lire. « En particulier les grillons : ils font davantage penser aux crevettes et sont donc moins rebutants que les vers, par exemple. »
Grande valeur nutritionnelle
Mais pourquoi les insectes constituent-ils un ingrédient si intéressant ? « Les protéines végétales sont une alternative fantastique à la viande, mais on ne peut ignorer le fait que les végétariens et les végétaliens manquent de vitamine B12, et que les minéraux tels que le fer, le magnésium et le zinc sont également moins bien absorbés dans le cadre d’un régime à base de plantes. Ce n’est pas sans raison que l’être humain mange de la viande depuis des milliers d’années : elle est extrêmement nutritive. »
Les insectes sont tout aussi nutritifs que la viande, mais sans les inconvénients qui nous poussent à y renoncer : pensez aux fortes émissions de CO2, à la consommation d’eau, à l’utilisation des terres… « En fait, sur le plan de durabilité, un insecte a le même impact que les protéines végétales, un grillon demandant même moins d’eau que le soja pour la même quantité de protéines, mais il présente également une grande valeur nutritionnelle. Le grillon occupe cette position unique entre l’animal et le végétal, réunissant ainsi le meilleur des deux mondes. Nous constatons aujourd’hui que ce segment de marché connaît une croissance significative et nous sommes convaincus qu’il va continuer à évoluer. »
Premium, mais pas cher
Le marché a connu un premier engouement pour les insectes vers 2016, lorsque des hamburgers, des snacks et des pâtes à tartiner à base d’insectes sont apparus dans presque tous les supermarchés, mais ont disparu des rayons tout aussi rapidement. Michiel Van Meervenne tire les enseignements des erreurs commises à l’époque.
« Le prix est un facteur clé. Vous pouvez raconter au consommateur une belle histoire de durabilité, mais nous savons que la durabilité en tant que facteur incitant dans la décision d’achat au supermarché n’arrive qu’en cinquième ou sixième position. À l’époque, on trouvait par exemple une tapenade à base d’insectes littéralement deux fois plus chère que les autres tapenades. Les consommateurs curieux l’essaieront, mais n’en rachèteront pas : parce qu’ils ne l’aiment pas, mais parce qu’ils estiment que le prix est injustifié. »
Kriket opte donc pour un positionnement premium dans les catégories où les marques peuvent obtenir une bonne rotation à un prix plus élevé. « Nous préférons ne pas être les plus chers, ce serait un obstacle supplémentaire. »
Pas de stigmatisation
Un deuxième facteur est le goût des produits. « Un produit ne se vendra pas simplement parce qu’il contient des insectes. Le côté amusant était trop prédominant. Nous devons prouver que la nourriture à base d’insectes peut être vraiment savoureuse. » Et le marketing est un troisième élément : le récit de marque doit être solide. « Une marque est plus qu’un produit et un prix. Vous pouvez vous concentrer sur la durabilité, mais les consommateurs n’apprécient pas la stigmatisation. Nous changeons notre fusil d’épaule. Nous essayons d’être une marque amusante, sans être agressive. »
Nous devons aussi être patients, estime Michiel Van Meervenne. L’alimentation est une composante culturelle, nous vivons une sorte de révolution culturelle. Cela prend du temps : « Je fais la comparaison avec les sushis : ils n’ont pas fait l’unanimité du jour au lendemain en Belgique, il leur a fallu une décennie pour percer. Aujourd’hui, on en trouve dans tous les supermarchés. »
Canaux de vente de confiance
Kriket mise également là-dessus : « L’une des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas encore goûté aux insectes est qu’ils ne les ont pas trouvés dans les magasins. C’est pourquoi nous misons résolument sur une stratégie omnicanale. Nous voulons nous rapprocher de notre groupe cible : les vingt, trente et quarantenaires ouverts à l’innovation et ayant un mode de vie actif. Nous pensons que les consommateurs seront psychologiquement plus réceptifs à un produit s’ils le trouvent sur des canaux en lesquels ils ont confiance, comme Colruyt ou Aveve. »
Pourquoi les grillons méritent une place de choix dans le système alimentaire de demain et comment Kriket veut y contribuer ? Michiel Van Meervenne nous en dira plus lors du RetailDetail Food Congress, qui se tiendra à Anvers le 9 juin. Également présents ce jour-là : des intervenants de Deloitte, Delhaize, Coca-Cola, Nestlé, Pieter Pot, VLAM, Gorillas et Mosa Meat. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les professionnels du secteur alimentaire ! Précommandez vos billets à prix avantageux jusqu’au 18 mai en cliquant sur le bouton ci-dessous.