Le producteur de chocolat éthique Tony’s Chocolonely a été retiré de la liste des producteurs « sans esclave ». En cause : sa collaboration avec Barry Callebaut.
Tony’s perpétue les abus
Tony’s Chocolonely fait en effet appel à Barry Callebaut pour la transformation de ses fèves de cacao. Le géant suisse, premier producteur mondial de chocolat, reconnaît d’ailleurs que son chocolat n’est pas toujours 100 % éthique et s’est fixé pour objectif d’éliminer toute forme de travail illégal de la chaîne de production d’ici 2025. Il publie chaque année les avancées enregistrées dans ce domaine dans son Forever Chocolate Plan.
Mais pour Slave Free Chocolate, cette simple collaboration justifie de rayer Tony’s Chocolonely de sa liste de producteurs éthiques. Car si toutes les fèves de cacao de Tony sont parfaitement traçables jusqu’aux producteurs individuels et si la société néerlandaise est très attentive aux conditions de travail, le chocolatier contribue au maintien de l’esclavage et du travail par son partenariat avec Barry Callebaut, affirme Slave Free Chocolate.
Modèle évolutif
Tony’s Chocolonely a répondu que sa coopération avec le géant suisse a précisément pour but de démontrer que son modèle était applicable à plus grande échelle. Selon Tony’s, il ne sera possible de bannir totalement l’esclavage du chocolat que si toute l’industrie participe au mouvement.
« Nous voulons éviter que notre modèle soit relégué à la marge, considéré comme réservé aux acteurs de niche », a déclaré Paul Schoenmakers, Head of Impact chez Tony’s Chocolonely, au Volkskrant. « Dans notre chaîne, nous travaillons avec les mêmes types de partenaires que de nombreux grands producteurs de chocolat : marchands nationaux, autorités ivoiriennes et ghanéennes, transporteurs internationaux… Et nous montrons que même au sein d’une chaîne aussi complexe, il est possible de mettre en place une traçabilité à 100 %. Notre modèle est extensible. »