Principalement dans le poulet
En avril et août de cette année Test-Achats a acheté 105 filets de poulet, 38 pièces de porc et 38 de bœuf, afin d’y détecter la présence de bactéries productrices d’ESBL (Extended Spectrum Beta Lactamase). ESBL est le nom donné à un groupe d’enzymes produites par des bactéries et résistantes aux antibiotiques.
« Trop de viandes contiennent des bactéries résistantes : 73% des filets de poulet analysés, 16% de la viande de porc et 8% de la viande de bœuf. En Belgique les antibiotiques sont abondamment utilisés dans les élevages de volailles, de porcs et de bovins. Nous figurons encore parmi les plus importants utilisateurs d’antibiotiques d’Europe », commente Test-Achats. « Les résultats de nos analyses confirment ceux de nos confrères hollandais du Consumentenbond. »
Selon l’organisation des consommateurs, « il est grand temps de faire marche arrière et réduire durablement et drastiquement la consommation d’antibiotiques, tant en médecine humaine que vétérinaire. » Test-Achats recommande qu’un système de collecte de données concernant l’administration des antibiotiques aux animaux soit mis en place par type d’élevage et par producteur et que des seuils soient fixés quant à l’utilisation d’antibiotiques par secteur, en fonction de l’espèce animale exploitée.
Le Boerenbond plaide pour une prise de conscience
Le Boerenbond pour sa part appelle toutes les parties concernées à une prise de conscience. « L’utilisation abusive d’antibiotiques tant en médecine humaine que vétérinaire doit être enrayée. Je ne le répèterai jamais assez, car les antibiotiques sont trop précieux et la résistance aux antibiotiques doit être évitée à tout prix. L’hygiène dans l’élevage des animaux et tout au long de la chaîne de production joue un rôle primordial », souligne Piet Vanthemsche, président du Boerenbond.
« Les autorités et toute la chaîne de l’industrie de la viande doivent s’associer pour s’attaquer à ce problème. Il n’y a plus de temps à perdre, et ce dans l’intérêt de la santé et de la médecine tant humaines qu’animales », poursuit le Piet Vanthemsche.
Traduction : Marie-Noëlle Masure