Grâce au changement de comportement des consommateurs durant la crise sanitaire, Tesco a vu son chiffre d’affaires augmenter de 6,6 % et son bénéfice brut de 4 % au cours des six mois qui se sont écoulés jusqu’à la fin du mois d’août. Mais le groupe des supermarchés n’est pas épargné par la critique.
Entretenir le momentum
Ken Murphy, tout nouveau CEO de Tesco – il n’est arrivé du groupe de parapharmacies Boots que la semaine dernière –, ne cache pas sa satisfaction : « Je suis vraiment heureux de la stratégie et de l’orientation de l’entreprise », a-t-il déclaré. « Ma tâche consiste à présent à entretenir le momentum et à veiller à proposer un Noël extraordinaire. »
Le momentum est en effet très favorable, et la crise sanitaire n’y est pas étrangère. Tesco a fait savoir que ses ventes de produits alimentaires avaient progressé de plus de 9 % au Royaume-Uni au cours des six mois qui se sont écoulés jusqu’au 29 août, la crise sanitaire ayant bouleversé le comportement des consommateurs. Le montant moyen du caddie a ainsi augmenté de 56 % : les clients vont moins souvent au supermarché, mais achètent plus. Les ventes des magasins de proximité ont progressé de 7,6 %, contre à peine 1,4 % pour les supermarchés.
Croissance de 90 % en ligne
Mais la principale évolution concerne l’e-commerce : les ventes en ligne ont augmenté de 90 % cet été. Tesco a doublé sa capacité de livraison à domicile au cours des six derniers mois et prévoit désormais quelque 1,5 million de créneaux de livraison par semaine. En revanche, les ventes de vêtement ont baissé de 17,2 %.
Au total, le groupe de supermarchés a enregistré un chiffre d’affaires de 26,7 milliards de livres (29,3 milliards d’euros), une croissance de 6,6 %. Le bénéfice brut a progressé de 4,4 % à 1,2 milliard de livres (1,3 milliard d’euros). Si les coûts liés à la crise sanitaire – comme le personnel supplémentaire et les mesures de sécurité – ont atteint 533 millions de livres (585 millions d’euros), le plus grand food-retailer du Royaume-Uni a également bénéficié de 249 millions de livres (273,4 millions d’euros) d’avantages fiscaux accordés par le gouvernement britannique aux entreprises touchées par la pandémie.
Dividende controversé
Mais Tesco est également au centre d’une tempête médiatique. La décision de distribuer pour 315 millions de livres (346 millions d’euros) de dividendes suscite de nombreuses critiques. Celles-ci dénoncent notamment le fait que les aides d’État ne profitent pas au public, mais sont transférées au privé et disparaissent dans les poches des actionnaires. Le dividende a été relevé de 20 % par rapport à l’année précédente.
Pour le reste de l’exercice, le retailer table désormais sur un bénéfice « au moins » au niveau de l’an dernier. Un nouveau directeur financier rejoindra bientôt Ken Murphy : Imran Nawaz arrivera l’année prochaine en provenance du fournisseur d’ingrédients pour l’industrie alimentaire Tate & Lyle. Il remplacera l’actuel directeur financier Alan Stewart.