Les ventes des supermarchés belges ont augmenté de quelque 50% ce jeudi alors que les consommateurs s’y précipitaient pour faire des réserves. Problème : la logistique est dépassée. La fédération professionnelle Comeos exhorte par conséquent les clients à faire preuve de patience et à payer par carte.
« Laissez-nous du temps »
Hier, les foodretailers belges ont dû faire face à une ruée de milliers de consommateurs cherchant à se réapprovisionner en produits de base. Les supermarchés se frottent les mains : les ventes de produits de base ont augmenté quelque 50%, alors que les jours précédents avaient déjà été marqués par une hausse de 25%. Les ventes d’aliments secs comme le riz et les pâtes ont même doublé après une augmentation de 40% en début de semaine. Pour éviter tout contact, les clients sont plus nombreux que jamais à acheter en ligne : jeudi, les commandes en ligne enregistraient une croissance de 70%, avec un pic de 150%.
Évidemment, cette ruée se traduit déjà par des rayons vides et des scènes de chaos dans les supermarchés. Par la voix de sa fédération professionnelle Comeos, le secteur de la distribution appelle donc à la patience et au calme : « Il y a assez de tout en stock. Mais laissez-nous le temps de transférer nos marchandises des entrepôts aux supermarchés », a expliqué son administrateur délégué Dominique Michel au Soir. « En ce moment, il nous faut deux fois plus de camions et deux fois plus mains pour manipuler la marchandise », poursuit le patron de Comeos.
Délais de livraison et paiements par carte
La fédération de la grande distribution formule plusieurs demandes pour alléger la pression actuelle sur la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, les foodretailers espèrent un élargissement des horaires de livraison notamment dans les villes et communes qui imposent des restrictions, afin d’allonger la période pendant laquelle les supermarchés peuvent être approvisionnés par camions. Comeos demande également que le personnel de la grande distribution puisse bénéficier des mêmes facilités de garderie de leurs enfants à l’école de l’école que le personnel actif dans les soins de santé. C’est une période très chargée, et « ils sont déjà en surrégime ». C’est pourquoi la fédération sectorielle ne veut pas d’une extension des horaires d’ouverture des grandes surfaces, ni de leur ouverture le dimanche.
Cependant, la fédération demande aux consommateurs d’espacer leurs passages dans les supermarchés et de limiter leurs achats. En effet, il n’est absolument pas question de pénurie pour peu que les supermarchés aient le temps d’adapter leur logistique. Les commerçants demandent également de privilégier le paiement sans contact et donc par voie électronique. En outre, conformément à l’avis du virologue Marc Van Ranst, il est demandé aux clients de conserver si possible au moins un mètre de distance.
L’Unizo demande un plan d’urgence
En attendant, l’Unizo réclame un plan d’urgence pour les entrepreneurs touchés, « une question de survie ». Selon la fédération des indépendants, le gouvernement flamand doit apporter une garantie de crise aux entreprises qui accumulent des crédits et ne sont plus en mesure de les honorer. L’organisation demande également que les travailleurs malades puissent retomber plus rapidement sur l’INAMI, afin que les entreprises aient à supporter les charges salariales moins longtemps.
« Les mesures actuelles compensent en partie les pertes de revenus des salariés et des entrepreneurs indépendants, mais les charges, les loyers et les versements continuent de s’accumuler. Il faut également trouver une solution de ce côté », explique l’Unizo.