La position de Carlos Brito à la tête d’AB InBev n’a jamais été aussi fragile en seize ans. La recherche d’un successeur battrait son plein tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du géant de la bière.
Solution externe
La rumeur qui circulait depuis un temps semble se vérifier : le règne de Carlos Brito chez AB InBev toucherait à sa fin. Le Brésilien dirige le groupe brassicole depuis seize ans maintenant, mais son mandat s’achèvera l’année prochaine selon le journal économique Financial Times – du moins si un remplacement est trouvé à temps.
On constatera que l’entreprise ouvre également la porte à des candidats externes, alors que le producteur de la Jupiler privilégie généralement les solutions internes. Mais il ne resterait qu’un seul candidat interne en lice, à savoir le directeur pour l’Amérique du Nord Michel Doukeris.
Le départ de Felipe Dutra, directeur financier et bras droit du CEO, montrait déjà que la position de Carlos Brito s’était affaiblie. La situation a encore empiré au sommet de l’entreprise depuis la nomination de nouveaux directeurs pour la stratégie (David Almeida) et les ressources humaines (Nelson Jamel).
Dettes
Sous Carlos Brito, le groupe fusionné AB InBev est devenu le plus grand brasseur au monde, principalement grâce à une stratégie d’acquisitions agressive. Comme son rival Jean-François van Boxmeer, CEO historique de Heineken qui a lui aussi démissionné cette année, il croyait fermement à la consolidation mondiale de l’industrie brassicole. Il y a d’ailleurs participé activement en rachetant Anheuser-Busch aux États-Unis et SAB Miller en Afrique du Sud.
Toutefois, le taux d’endettement élevé généré par l’acquisition coûteuse de SAB Miller continue de hanter l’entreprise et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Les analystes s’inquiètent depuis un certain temps de l’endettement croissant et des résultats décevants du producteur de la Leffe. Il est toutefois prévu que Carlos Brito devienne membre du conseil d’administration après son départ.