L’expérience de magasin est essentielle au succès d’un supermarché de proximité. Ce constat a inspiré à Spar Lambrechts un concept inédit et original : Spar Good Food, une formule qui associe retail et horeca.
Sans fioritures
Lambrechts a jugé qu’il existait une opportunité à saisir dans le créneau particulier de l’association entre le retail et l’horeca. C’est pourquoi la centrale a lancé cet été une nouvelle extension à sa formule Spar : Spar Good Food, qui combine le supermarché de proximité et un établissement horeca où les clients peuvent manger sur place. A l’heure actuelle, deux magasins de ce type ont vu le jour, l’un à Ypres (depuis le mois de mai) et l’autre à Rekem (depuis le mois de juillet).
Spar Good Food est une formule sans fioritures, ce qui semble être une condition pour qu’un tel projet rencontre le succès. L’approche est différente pour les deux magasins, conditionnée par la compétence des exploitants. A Ypres, on a affaire à un magasin de ville au-dessus duquel Timo et Sophie, les entrepreneurs, ont aménagé un bistro avec service à table. La carte est composée d’un plat du jour et de classiques plats de brasserie. A Rekem, les entrepreneurs Lore et Thomas ont opté pour un self-service avec sandwiches, wraps, snacks chauds, soupes, assiettes froides, smoothies, salades de fruits, etc.
Synergie
“Les deux magasins sont différents dans la mesure où ce sont les entrepreneurs qui décident eux-mêmes de l’orientation qu’ils souhaitent lui donner. Il s’agit d’une piste que nous voulons explorer. Nous avons donc maintenant deux magasins test complètement différents que nous évaluerons d’ici quelques temps. En tout état de cause, la consommation hors domicile possède encore un gros potentiel.”
L’horeca et le magasin restent des activités séparées l’une de l’autre mais cela n’empêche pas les synergies : les produits du magasin peuvent être servis dans la partie restauration et vice versa. En clair, les deux premiers Spar Good Food sont des magasins avec une annexe de restauration, mais il n’est pas dit que l’on puisse voir l’inverse à l’avenir : de plus en plus de restaurateurs sortent de chez eux pour proposer leurs produits à leur clientèle avec un service de livraison. “Pourquoi ne pas imaginer qu’ils proposent des repas préemballés et livrés avec un assortiment food ?”
Amplifier l’expérience de magasin
Quoi qu’il en soit, Lambrechts reste convaincu du potentiel du magasin de proximité. “Les statistiques de Nielsen montrent que seuls deux canaux progressent : le hard discount et les magasins de proximité. Pour ces derniers, il importe de continuer à se démarquer et, en l’espèce, les compétences particulières de l’exploitant jouent un rôle clé. Notre plate-forme de produits frais est précieuse : nous pouvons livrer de petites quantités à intervalles réguliers. Nous rencontrons fréquemment nos entrepreneurs pour leur montrer comment amplifier l’expérience de magasin.”
Depuis quelques années, Lambrechts se consacre au développement de ses formules Spar et Spar Express. La première se positionne comme un supermarché de proximité tandis que la seconde est davantage une supérette de quartier ou un magasin de ville avec une offre ‘on-the-go’. Aujourd’hui, la centrale fournit 110 magasins Spar et il devrait encore s’en ouvrir plusieurs dans les années à avenir.
“Nous en avons déjà ouvert quatre en 2017 à Borgloon, Ypres, Rekem et Keerbergen,” rapporte Manu Suffeleers, directeur commercial. “Nous avons prévu d’en ouvrir trois autres avant la fin de l’année à Beernem, Ottenburg et Spalbeek.” A côté de ces grands projets, Spar devrait encore procéder à quelques rénovations. Et même si les projecteurs sont braqués sur Spar en tant que chaîne, il ne faudrait pas en oublier tous les entrepreneurs qui souhaitent conserver leur singularité en ajoutant, par exemple, un ‘Supra’ ou un ‘Prima’ sur la façade de leur magasin.
Les entrepreneurs font la différence
Quels sont pour Manu Suffeleers les grands défis de demain ? “Il faut batailler dur pour chaque client ! Les formules de magasin se ressemblent beaucoup et, in fine, ce sont les entrepreneurs qui font toute la différence. Je me demande aussi comment approcher la communauté allochtone. Nous n’avons pas de solution toute faite mais nous y réfléchissons. Tout comme à l’e-commerce d’ailleurs. Nous n’avons pas encore de webshop mais nous ne voudrions pas rater le train !”