Carrefour pense avoir trouvé l’arme contre la crise : Atacadão, la formule brésilienne cash&carry du groupe. Les premiers magasins devraient ouvrir en France avant la fin de cette année, mais cela ne se fera pas sans mal.
10 % moins cher
Le premier magasin français d’Atacadão n’ouvrira pas ses portes à l’automne prochain mais seulement à la fin de cette année. Carrefour veut introduire le concept brésilien en France car la chaîne de magasins discount serait une « solution anti-crise » puissante, mais localement le nouveau venu rencontre des résistances.
En effet, Atacadão est un type de magasin assez particulier : en tant que formule cash-and-carry, il rappelle un peu Makro, mais avec une gamme plus limitée (quelque 7 000 références) et des prix bas. La formule serait de 10 à 15 % moins chère qu’un hypermarché classique. Le discounter se distingue par des ventes par lots et des prix de grossiste – même pour les particuliers, tandis que les locaux massifs avec des étagères de 6 mètres de haut sont également typiques, selon LSA.
Contestation à l’avance
Le plan consiste à transformer plusieurs hypermarchés en Atacadão, de préférence dans des endroits où le pouvoir d’achat est limité. Deux emplacements circulent donc dans la région Île-de-France. Bien que Carrefour lui-même nie avoir déjà soumis des demandes concrètes, le maire de l’une de ces municipalités (Sevran) se dit déjà préoccupé par le projet. Le maire craint la perte d’emplois et l’émergence de toute nouvelle concurrence.
Atacadão représente près de 70 % du chiffre d’affaires et 80 % de la rentabilité de Carrefour au Brésil, grâce à ses 321 magasins. L’année dernière, 58 nouveaux magasins ont été ouverts, mais le PDG Alexandre Bompard vise déjà les 470. Le chef d’entreprise admet que la migration vers la France est un pari, mais que le détaillant le doit à ses clients car l’enseigne constitue probablement « la meilleure solution contre la crise ».