Pendant le confinement, on parlait beaucoup du succès des plats à emporter, mais quel est réellement le poids des livreurs de repas ? Une recherche menée par Food in Mind et iVox relativise.
Les classiques l’emportent
De nombreux restaurants ont essayé de sauver les meubles pendant et après le confinement en mettant en place un service de vente à emporter, et plusieurs entreprises de livraison de repas ont fait état de bons chiffres de croissance. Cependant, seuls 10% des répondants ont déclaré emporter ou se faire livrer des repas de restauration rapide (friterie, restaurant kebab, pizzeria ou sandwicherie, par exemple) une fois par semaine. 5% ont pris un repas à emporter auprès d’un restaurant gastronomique, 3% auprès d’une brasserie.
« Dans l’ensemble, 80% des gens ne sont tout simplement pas concernés », déclare Eddy Bovijn de Food in Mind. « Au final, l’ampleur de ce phénomène a été quelque peu exagérée dans les médias. » De plus, moins de 10% des personnes interrogées pensent qu’elles prendront plus souvent des repas à emporter après la crise.
Ceux qui ont commandé un repas à emporter l’ont fait parce qu’ils avaient envie, pour soutenir le restaurateur local, pour gagner du temps ou pour le plaisir de se sentir « comme au restaurant ». Les friteries et pizzerias ont connu un franc succès dans la vente à emporter, suivis par les traiteurs et restaurants asiatiques. Les classiques, en somme.
Peur de la contamination
Cependant, il y a également des obstacles de taille : beaucoup voient de bonnes raisons de ne pas prendre de repas à emporter. Inexpérience, prix trop élevés, doutes sur l’hygiène, la qualité et la santé. 48% craignent que le livreur ait le coronavirus, 38% ont peur d’être contaminés en touchant l’emballage et 21% pensent pouvoir être contaminés en mangeant les repas livrés.
« Les restaurateurs qui ont une bonne réputation et qui ont déjà acquis de l’expérience dans la vente de repas à emporter, par exemple en période de fin d’année, se débrouillent bien », explique Bovijn. « Vous avez besoin de moins de personnel et il y a moins de gaspillage, ce qui permet de garder le contrôle sur les coûts. À terme, la marge nette reste considérable. Mais peu de restaurateurs estiment que la demande est suffisante. »
Pour plus d’informations sur l’enquête coronavirus : Eddy Bovine, eb@foodinmind.com et www.foodinmind.com La semaine prochaine : L’alimentation après le coronavirus, zoom sur la germophobie et la santé.