Les héritiers du cofondateur Theo Albrecht se sont mis d’accord sur une nouvelle structure de propriété : Aldi Nord sera réorganisé dans les mois à venir et intégré dans une holding sous la forme d’une Stiftung & Co. KG.
Règlement du litige
La fin des conflits familiaux, des désaccords et des poursuites judiciaires qui menaçaient de paralyser Aldi Nord depuis des années est imminente. Les héritiers ont réglé leur différend et se sont mis d’accord sur une restructuration de la structure de propriété du groupe, indiquent-ils dans un bref communiqué de presse.
Concrètement, Aldi Nord sera intégré dans un holding unique sous la forme d’une Stiftung & Co. KG, qui sera détenue pour moitié par la fondation familiale de la famille Theo Albrecht et pour moitié par la famille Berthold Albrecht. La gouvernance de la société holding sera fondée sur l’égalité des droits et la parité entre les tribus familiales. Le détaillant ne donne pas encore plus de détails : les consultations avec les autorités fiscales et les régulateurs suivront d’abord.
En quête de stabilité
Ce qui semble clair, c’est qu’Aldi Nord recherche la stabilité avec cette nouvelle structure. En effet, jusqu’à aujourd’hui, la situation est plutôt complexe : trois fondations familiales détiennent actuellement des parts de la société : la fondation Markus possède 61 % des parts, les fondations Lukas et Jakobus 19,5 % chacune. Les deux premières sont présidées par Theo Albrecht junior, le fils du cofondateur Theo Albrecht ; la dernière est détenue par deux filles de son défunt frère Berthold Albrecht.
Cette structure était destinée à empêcher Aldi Nord de tomber entre les mains d’acquéreurs extérieurs, mais une lutte de pouvoir a fait rage au sein des familles pour savoir qui prendrait réellement le contrôle de l’entreprise. En outre, l’accord signifiait que les décisions stratégiques importantes devaient toujours être prises à l’unanimité. Cela a conduit à des litiges juridiques qui ont finalement menacé la continuité du discounter.
Rapprochement avec Aldi Süd
En effet, comme d’autres détaillants, Aldi Nord a besoin d’une gestion vigoureuse pour faire face aux grands défis et à la concurrence féroce du secteur. Récemment, quelques fissures sont apparues dans la success story, notamment au Danemark, où le discounter n’a pas réussi à établir une position forte pendant plusieurs décennies, puis a tiré la prise à la fin de l’année dernière.
Les conflits familiaux ne sont d’ailleurs pas une nouveauté chez Aldi : la chaîne de magasins discount, fondée en 1946 par les frères Theo et Karl Albrecht, s’est scindée en deux sociétés distinctes, Aldi Nord et Aldi Süd, en 1961, à la suite d’une dispute sur les ventes de cigarettes. Ces dernières années, ces entreprises ont cherché à se rapprocher à nouveau : elles alignent leur infrastructure informatique, unifient l’offre de marque privée et utilisent la même agence de marketing. Cela a même donné lieu à des rumeurs de mégafusion imminente entre les deux rivaux en 2020, mais on n’en est pas encore là.