Le tribunal ne voit pas de problème dans les accusations ouvertes de réduflation formulées par la chaîne de supermarchés française Intermarché à l’encontre d’Unilever. La plainte déposée par la multinationale a été rejetée.
« Base factuelle suffisante »
Avec des slogans humoristiques dans les rayons, Intermarché avait accusé en janvier plusieurs marques d’Unilever de « shrinkflation » ou réduflation : elles auraient réduit le contenu de l’emballage tout en gardant le même prix. Par exemple, une affiche avec le slogan « Avant, Magnum ça voulait dire grand » expliquait que le poids d’un Magnum était réduit de 70 grammes, ce qui augmentait le prix de vente au kilo de 39%.
Unilever n’a pas apprécié l’initiative et a porté plainte pour déloyauté et pratiques trompeuses. Mais le tribunal de commerce de Paris a rejeté cette plainte : « Même si les critiques d’Intermarché peuvent paraître sévères, le libellé des affichettes litigieuses n’est pas pour autant outrancier et repose sur une base factuelle suffisante qui s’inscrit en outre dans un débat d’intérêt général sur les pratiques actuelles de réduflation et de hausses tarifaires injustifiées de certains industriels », peut-on lire dans le que LSA a pu voir.
Le détaillant s’est félicité de la décision, mais Unilever n’a pas encore réagi. La contraction des prix n’est pas une pratique illégale. Le gouvernement français travaille toutefois à l’élaboration d’une réglementation qui obligerait les entreprises à informer les consommateurs des changements de quantité et de prix.