La bière mexicaine Corona est l’une des marques phares d’AB InBev, mais son nom a aujourd’hui une connotation négative, vu la propagation du virus du même nom. Cette fâcheuse coïncidence pourrait-elle affecter le géant brassicole ?
Marque phare
Selon les dernières informations, plus de 4500 personnes auraient été contaminées par le coronavirus, dont 106 sont décédées, indique la VRT. Afin d’empêcher la propagation de la maladie 20 millions de personnes dans différentes villes chinoises ont été coupées du monde extérieur.
Le hasard veut que le coronavirus, appelé ainsi vu son apparence de couronne au microscope, porte le même nom que la bière premium mexicaine d’AB InBev, la bière la mieux vendue en Chine. Créée en 1925, la bière Corona est aujourd’hui l’une des marques phares du brasseur, au même titre que la Stella Artois et la Budweiser.
Connotation négative
La maladie affectera-t-elle la bière ? Tim Smits, professeur en marketing à la KU Leuven, estime que pour l’instant toute cette crise n’a pas encore nui à l’image de la marque. « Mais les équipes marketing d’AB InBev suivent la situation de près », explique-t-il au journal De Tijd. Selon le professeur, les conséquences pourraient être graves si la situation déraille : « Si le coronavirus devient une pandémie et fait des morts partout dans le monde, AB InBev pourrait avoir un gros problème », affirme Smits. « La bière aura alors une connotation négative et les gens opteront pour une alternative. Il y a suffisamment de choix sur le marché de la bière. » Dans le pire des cas AB InBev devra imaginer un autre nom pour sa bière, ajoute-t-il.
En tout cas en Chine l’effet sur les ventes restera limité, car la bière y porte un autre nom que la virus. Dans certaines langues par contre, notamment en néerlandais et en anglais, le nom de la bière et de la maladie sont identiques.
Valeurs clés
Par le passé de nombreuses études scientifiques ont été menées sur les conséquences de la publicité négative. La plupart des études concluent qu’une marque ou entreprise, mise en cause, ne sera affectée qu’au moment où ses valeurs clés sont touchées. Une entreprise alimentaire dont les consignes d’hygiène laissent à désirer ou une banque qui semble peu fiable, sont des exemples évidents. De plus, il leur sera difficile après coup de rétablir l’image de la marque.
Dans le cas de Corona tout repose sur une simple coïncidence : il n’y a aucun lien entre le virus et la bière et les consommateurs en sont bien conscients. Selon toute vraisemblance AB InBev n’aura donc pas à changer le nom sa marque.