La dichotomie entre les détaillants et les fabricants de marques s’accentue : Danone, Coca-Cola, Mondelez… Tous revoient leurs prévisions pour cette année à la hausse, tandis que le géant de la distribution Walmart a fait l’inverse hier.
Le chocolat avant tout
Walmart voit ses marges s’évaporer tandis que les géants des produits de grande consommation, de Mondelez à Unilever , revoient à la hausse leurs prévisions pour cette année. Danone prévoit désormais une croissance comparable de son chiffre d’affaires de 5 à 6 %, contre 3 à 5 % précédemment. Le chiffre d’affaires a grimpé de 7,7 % au dernier trimestre, un résultat nettement supérieur aux prévisions des analystes. Le PDG, Antoine de Saint-Affrique, estime qu’il s’agit d’un premier semestre encourageant. Il s’attend cependant à ce que la marge d’exploitation reste inférieure à celle de l’année dernière.
Mondelez prévoit même une croissance deux fois plus importante que prévu cette année : le fabricant de biscuits revoit ses prévisions de chiffre d’affaires à la hausse de 4 à 8 %. Au deuxième trimestre, le fabricant de Milka a enregistré une croissance impressionnante de 5 % en volume, malgré des prix plus élevés.
« Alors que les consommateurs expriment une frustration croissante face à l’augmentation des prix d’un large éventail de biens et de services, ils considèrent toujours le chocolat et les biscuits comme des plaisirs abordables et réconfortants », a déclaré le PDG, Dirk Van de Put, à Reuters. Leur coût leur importe donc peu.
Du coca plutôt que des vêtements
Coca-Cola aussi s’en sort particulièrement bien. Au trimestre dernier, le chiffre d’affaires organique a augmenté de 16 %, principalement en raison des augmentations de prix. Parallèlement, les bénéfices et les marges restent assez stables, même en dépit des retards de livraison et de l’augmentation des coûts. Le géant américain des boissons table désormais sur une croissance des ventes à deux chiffres (12-13 %) pour l’ensemble de l’année, contre 7-8 % prévus initialement.
Les fournisseurs parviennent à répercuter la hausse de leurs coûts (les prix ont augmenté de quelque 10 % cette année chez Unilever), mais ce sont les détaillants qui paient l’addition. Les consommateurs dépensent désormais moins pour les produits à forte marge, comme les vêtements ou l’électronique, a reconnu Walmart lundi.
Si les ventes de produits alimentaires sont en hausse, le détaillant redoute une importante perte de bénéfices. Les consommateurs sont désormais particulièrement sensibles aux promotions et comptent sur leurs supermarchés pour leur proposer des solutions en accord avec leur budget. Dès lors, la concurrence entre les supermarchés s’intensifie, entraînant une pression supplémentaire sur les marges.