Les plateaux de viande des boucheries de Colruyt Meilleurs Prix sont désormais gris foncé et non plus noirs, dans un souci de recyclage. Ils ont leur place dans le sac bleu et non plus dans les déchets résiduels. « Nous nous attendons à ce que nos collègues fassent de même ».
Du noir au gris foncé
Colruyt continue de découper et d’emballer une grande partie de la viande fraîche sur place dans ses quelque 240 boucheries, en utilisant des plateaux en polystyrène extrudé (XPS), un mono-matériau qui présente de nombreuses propriétés intéressantes : il est solide, robuste, empilable, poreux (ce qui permet d’absorber l’humidité et le sang), il a une grande capacité d’isolation (ce qui réduit les fluctuations de température de la viande) et il est léger, ce qui lui confère un impact environnemental plus faible que d’autres plateaux de mêmes dimensions.
Mais jusqu’à récemment, il y avait aussi un inconvénient majeur, explique Sara Stas, qui travaille comme chef de projet chez Colruyt sur la durabilité des emballages, entre autres : « Le pigment noir qui colore les barquettes en noir aveugle les caméras intelligentes dans les centres de tri PMD. Par conséquent, ces barquettes noires sont automatiquement rejetées dans la fraction résiduelle qui est finalement incinérée. Désormais, nous utilisons des barquettes gris foncé, qui sont effectivement reconnues dans les centres de tri ».
Emballage circulaire
Il s’agit d’une évolution importante à l’heure où Indaver construit une nouvelle usine de recyclage chimique dans le port d’Anvers. Les pots de yaourt et les barquettes pour la viande ou le poisson y seront recyclés à partir de la mi-2024. Pour Colruyt, cela représente 67 millions de plats par an, soit 880 tonnes de polystyrène qui étaient auparavant incinérées et qui sont désormais recyclées.
Le détaillant souhaite également réutiliser les matériaux recyclés et commencer à travailler de manière véritablement circulaire. « Aujourd’hui, ce n’est pas encore possible pour des raisons techniques : seul le matériau recyclé mécaniquement est disponible pour le moment, et il ne peut pas encore être réutilisé dans ces barquettes. Avec les matériaux recyclés chimiquement, ce sera bientôt possible, probablement en 2025 », explique Stas.
Une différence minime
Certains détaillants optent pour d’autres matériaux dans leurs boucheries : ils utilisent par exemple des emballages de peau en carton plastifié, mais celui-ci n’est pas mono-matériau et est donc plus difficile à trier et à recycler. Ou encore, ils vendent de la viande industrielle préemballée sous fumigation. Mais Colruyt produit toujours sur place, dans les magasins : « Nous sommes la plus grande boucherie artisanale du pays », explique Pascal Dekelver, responsable des boucheries de Colruyt.
Il est soulagé de constater que l’aspect des comptoirs ne change guère. Le noir a un aspect haut de gamme en raison du contraste marqué avec la couleur rouge de la viande. En optant pour le gris foncé, Colruyt conserve ce contraste : « Les barquettes sont déjà dans les magasins, mais le client ne remarque généralement pas la différence. Elles ne sont qu’un ton plus clair. On ne voit la différence que si l’on place l’ancienne et la nouvelle barquette côte à côte. Après une analyse approfondie en collaboration avec Fost Plus, cet emballage s’avère être le plus durable. Il nous permet de travailler de manière circulaire. Il y avait encore des doutes, maintenant nous avons une certitude : c’est l’emballage de l’avenir. »
Dans le sac bleu
Colruyt prend la tête de cette évolution et, en tant qu’acteur majeur, y met tout son poids. Le détaillant s’attend à ce que les collègues qui utilisent encore aujourd’hui les plateaux XPS noirs passent également à l’action : « Ils reconnaissent également que les alternatives ne répondent pas à toutes les propriétés fonctionnelles. »
Dans les magasins et dans le dépliant, Colruyt va communiquer sur ce changement auprès des clients, en insistant notamment sur le fait qu’ils doivent absolument trier les barquettes dans le sac PMD bleu. Ce n’est souvent pas le cas aujourd’hui : près d’un Belge sur cinq ne trie pas les barquettes XPS dans le sac PMD, comme l’a montré l’année dernière une enquête de Fost Plus.