Plus de la moitié des livreurs de repas contrôlées à Bruxelles ne disposent pas d’un permis de séjour valable et travaillent donc illégalement. Un constat qui inquiète également les plateformes elles-mêmes.
Forme d’abus connue
Le bureau des auditeurs du travail de Bruxelles continue d’enquêter sur les conditions de travail des livreurs de repas et des coursiers à vélo, comme pour Deliveroo et Uber Eats. Après de précédentes enquêtes pénales en 2021, les autorités judiciaires effectuent désormais des contrôles sur les papiers des livreurs. C’est ce que rapporte L’Écho.
Des contrôles aléatoires effectués par l’inspection du travail ont montré que 55 % d’entre eux circulaient sans permis de séjour valide. Les coursiers de tous les types de plateformes de repas ont été contrôlés, mais comme Deliveroo et Uber Eats dominent le marché, ce sont eux qui ont été contrôlés le plus souvent. Néanmoins, seul un nombre limité de coursiers a été contrôlé : au total, 43 chauffeurs-livreurs ont été contrôlés depuis le début de l’année, dont 24 n’étaient pas en règle avec leur permis de séjour.
L’inspection du travail de Bruxelles n’est même pas surprise par les résultats, puisqu’il s’agit d’un phénomène connu. Les immigrés clandestins ne travaillent pas pour les plateformes de livraison elles-mêmes, mais pour le compte – et à la place – des coursiers indépendants officiels, en échange d’une (grande) partie de leur salaire. Le phénomène est similaire à ce qui a déjà été observé dans des entreprises telles que PostNL. Étant donné que les coursiers sont dans le pays de manière illégale, ils sont parfois obligés de renoncer à la moitié de leur salaire et gagnent à peine 2,50 euros de l’heure.
La reconnaissance faciale
« Ce qui est fort interpellant, c’est que les irrégularités récemment constatées sont plus graves que celles constatées par le passé », a déclaré à L’Écho Fabrizio Antioco, porte-parole de l’auditorat de Bruxelles. Bien que le dossier soit complexe d’un point de vue juridique et technique, car il nécessite de nombreux contrôles différents, il constitue une priorité pour l’auditorat du travail de Bruxelles. Dans le cas de PostNL, les sous-traitants en question et certains cadres sont accusés de traite des êtres humains.
C’est également une question douloureuse pour les plateformes de repas. Deliveroo affirme avoir une politique de tolérance zéro et effectue de plus en plus ses propres contrôles. Déjà 400 coursiers ont été contrôlés et la plateforme de repas vérifie si les comptes des coursiers sont manipulés. Les comptes de plusieurs coursiers ont déjà été annulés. L’entreprise développe même une technologie de reconnaissance faciale pour prévenir ce type de fraude.