« Un redressement qui prendra trois ans »
« Il faut trois ans pour relancer la machine. On ne fait rien de bien à moins de trois ans », a déclaré Plassat lors de sa première apparition publique. « Si nous y arrivons, la société aura fait un très bon travail », a-t-il ajouté.
Les premières victimes seront les implantations de Carrefour à l’étranger : le nouveau CEO déplore les investissements de la chaîne dans des projets internationaux trop ambitieux . Des choix devront être faits dans ce domaine, a-t-il avoué aux actionnaires.
« Une chaîne défigurée suite à une gestion incompétente »
George Plassat n’a pas manqué de pointer du doigt la gestion de son prédécesseur Lars Olofsson pour expliquer la situation délicate dans laquelle se trouve actuellement Carrefour : «Il n’y a pas de substitut à l’expérience dans la distribution», a-t-il souligné. «Lorsque nous arrivons (chez Carrefour) nous trouvons un ensemble que je qualifierais de défiguré», a-t-il dit.
L’ancien patron de Vivarte, attendu par certains comme le Messie, a continué à s’acharner sur le Suédois : «Permettez-moi d’être un peu sévère, mais l’équipe dirigeante précédente était incompétente en matière de grande distribution. Elle se croyait chez Nestlé avec des méthodes industrielles» .
Quoi de plus logique que Plassat attaque le concept phare d’Olofsson : le Carrefour Planet , l’hypermarché ‘réenchanté – formule qui malgré tout en dehors de la France a connu un certain succès. Selon Plassat il faut envisager les choses à plus petite échelle en remettant les épiciers et les commerçants au centre de groupe. La suppression des rayons bijouterie et téléphonie s’inscrit dans cette vision du nouveau PDG.
Pour l’instant Carrefour maintient sa place de numéro deux mondial de la distribution (après Walmart), avec ses 410.000 employés dans 33 pays et un chiffre d’affaires de 91 milliards d’euros. Ce qu’il adviendra de ces chiffres après les restructurations de Plassat … Patience, l’avenir nous le dira.
Traduction : Marie-Noëlle Masure