Le supermarché en ligne Picnic prouve qu’il est possible de gagner de l’argent même avec la livraison gratuite, à condition d’organiser efficacement le dernier kilomètre. Pour poursuivre sa croissance, le détaillant se tourne principalement vers les grands pays, explique Michiel Muller, cofondateur.
Priorité aux zones urbaines
Il y a quinze jours, Picnic a annoncé des chiffres de bénéfices pour la première fois de son existence. Selon Michiel Muller, le dirigeant de l’entreprise, cette étape est en grande partie due aux investissements dans la robotisation. Le partenariat avec le leader du marché allemand Edeka et les alliances d’achat Everest et Epic contribuent également aux résultats positifs, explique le cofondateur dans une interview accordée à Distrifood.
Les livraisons sont de plus en plus efficaces : « Nous en sommes aujourd’hui à environ six livraisons par heure, alors que d’autres se situent entre deux et trois. Nous choisissons les zones urbaines et non les zones périphériques, où il faut d’abord rouler vingt minutes, puis s’arrêter, décharger, et rouler encore vingt minutes pour le client suivant. »
Le dirigeant ne voit donc aucune raison d’abandonner la livraison gratuite : « Si vous effectuez le dernier kilomètre aussi efficacement que nous, vous pouvez le faire gratuitement. Même avec les frais de livraison que certains concurrents facturent à leurs clients, ils finissent par être plus chers. »
Le regard tourné vers les grands pays
Le supermarché en ligne peut compter sur des clients fidèles : sur les 100 personnes qui commencent avec Picnic, 30 restent presque chaque semaine après un an. « Nous constatons que les personnes qui ont commandé 5 ou 6 fois comprennent le système. Ils prennent le rythme et restent avec Picnic ». Par conséquent, le détaillant doit investir moins dans l’acquisition de clients.
L’expansion internationale de Picnic est difficile. Le nord de la France s’avère être une « zone économique compliquée » ; à Paris, le détaillant voit des chiffres très différents et des paniers plus grands. En Allemagne, le recrutement de cadres est une tâche ardue. Pour l’instant, l’entreprise a les mains pleines avec l’expansion en Allemagne et en France. « Après cela, nous regarderons le reste de l’Europe, et les grands pays sont particulièrement intéressants. Donc pas le Luxembourg ou la Bosnie. »