Malgré des ventes en hausse, Picnic continue d’afficher des chiffres rouges sombres : pour le supermarché en ligne, investir dans la croissance passe avant les bénéfices. Les premiers chiffres sur les bénéfices aux Pays-Bas offrent une perspective.
Investir dans la croissance
Le chiffre d’affaires du supermarché en ligne néerlandais Picnic a augmenté de 34 % l’année dernière pour atteindre 1,2 milliard d’euros. C’est ce qui ressort du rapport annuel récemment déposé et que la FD a pu consulter. Malgré ces bons chiffres de croissance, le détaillant reste dans le rouge : sa perte s’est élevée à 220,6 millions d’euros, contre 208,7 millions en 2022.
Le directeur général Michiel Muller est néanmoins satisfait, car les ventes augmentent beaucoup plus vite que la perte. Picnic continue d’investir dans la croissance, en construisant de nouveaux centres de distribution et en s’implantant dans de nouvelles villes, notamment en France et en Allemagne. « Nous pourrions réduire nos dépenses et faire des bénéfices, mais ce n’est pas ce que nous voulons faire », a-t-il déclaré au journal. Picnic comptait 2,3 millions de clients à la fin de l’année dernière, soit une croissance de 30 %, et opère désormais dans 450 villes.
Profit aux Pays-Bas
En Allemagne, Picnic a progressé de 41 % et en France de 147 %. Sur son marché domestique, les ventes ont atteint 796 millions d’euros, soit une hausse de 28 %. Picnic croît ainsi cinq fois plus vite que le marché, affirme le CEO, en se référant aux chiffres du cabinet d’études Circana qui fait état d’une croissance de 6 % pour les épiceries en ligne. Au début de l’année, il avait déjà confirmé que Picnic avait réalisé son premier bénéfice aux Pays-Bas à la fin de l’année dernière, en partie grâce à des investissements dans la robotisation.
Pour être clair, il ne s’agit pas d’un bénéfice net, mais d’un EBITDA positif, c’est-à-dire d’un flux de trésorerie d’exploitation ou d’un bénéfice brut avant intérêts, impôts et dépréciation. En outre, M. Muller ne précise pas le montant exact du bénéfice. Mais si l’entreprise fonctionne sur une année entière comme elle l’a fait au cours des quatre dernières semaines de 2023, il y aura un bénéfice brut d’exploitation de 4 millions d’euros dans les comptes à la fin de cette année, dit-il.