Aux Pays-Bas, Albert Heijn reste le leader incontesté des courses en ligne. Mais Picnic a ravi la deuxième place à Jumbo.
Taux de pénétration
Depuis 2015, la plateforme Supermarket & Space effectue deux fois par an une analyse de l’évolution des courses en ligne aux Pays-Bas. Ses conclusions étaient particulièrement intéressantes dans le contexte de la crise sanitaire, car la pandémie a donné un coup de fouet à l’e-commerce électronique.
Albert Heijn continue de dominer le marché. 41% des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête ont indiqué faire leurs courses en ligne chez eux. Picnic est l’option préférée de 27% des acheteurs en ligne, tandis que Jumbo perd des parts de marché et retombe à 21%. En dehors du trio de tête, c’est Plus qui enregistre la plus forte croissance.
La pandémie a nettement accéléré la croissance des courses en ligne. À l’automne de l’année dernière, le taux de pénétration (la part des consommateurs qui indiquent faire parfois leurs achats en ligne) a atteint 29%. Les chiffres qui viennent d’être publiés font cependant état d’un recul du taux de pénétration à 26%. Néanmoins, la part des ventes en ligne dans le chiffre d’affaires total des supermarchés continue d’augmenter, principalement parce que les consommateurs commandent davantage de produits frais sur Internet. En termes absolus, le marché des courses en ligne pèse quelque 2,2 milliards d’euros.
Villes
Le succès des courses en ligne dépend grandement de la région. Dans le nord des Pays-Bas, le taux de pénétration ne dépasse pas 11%. Ce sont surtout la Randstad (28%) et les grandes villes (27%) qui semblent adopter le concept, écrit Emerce.
Par ailleurs, on note une baisse de la satisfaction des clients à l’égard des courses en ligne. Un phénomène difficile à expliquer. Il se peut que les attentes des clients aient augmenté, mais aussi que la forte croissance du marché ait entraîné une dégradation du service.
Loi de la jungle
La part des ventes en ligne dans le chiffre d’affaires total des supermarchés devrait continuer à augmenter dans les années à venir, bien que moins rapidement que l’année dernière. Mais les ventes en ligne vont également prendre de l’importance pour les supermarchés afin de maintenir leur part de marché, préviennent les chercheurs. « Le moment approche où la part de marché en ligne atteindra un niveau tel qu’elle pourrait provoquer des perturbations au niveau local. Dans un premier temps, cela se traduira par le fait que les supermarchés déjà en difficulté en raison d’un emplacement défavorable ou d’une réponse insuffisante aux besoins des clients locaux (y compris en ligne) subiront une telle pression que leur fermeture sera inévitable. En ce sens, l’augmentation de la part de marché des courses en ligne contribue à l’accélération d’une loi bien connue : seuls ceux qui sont capables de s’adapter survivent. »