Le groupe français de vins et spiritueux Pernod Ricard a réalisé une excellente année, grâce aux Chinois. En outre le groupe annonce une reprise et projette la construction d‘une nouvelle distillerie.
L’Europe de l’Ouest à la traîne
Durant son exercice décalé 2018/2019 le groupe français a vu son chiffre d’affaires progresser de 6% sur base organique. Grâce à l’énorme succès de son cognac Martell en Chine, en combinaison avec des économies de coûts, le bénéfice opérationnel a augmenté de 8,7% (à taux de change constants) : une croissance supérieure à celle de 6,3% de l’exercice précédent et supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur 8%. Le bénéfice net s’est établi à 1,46 milliard d’euros, un peu moins que les 1,58 milliard d’euros générés durant l’exercice précédent.
« L’année fiscale 2018/19 a été excellente pour Pernod Ricard. Elle démontre clairement une accélération de notre performance tout en investissant pour créer de la valeur sur le long-terme », se félicite le CEO Alexandre Ricard. La Chine, en particulier, affiche une croissance du chiffre d’affaires spectaculaire (+21%). En Inde, le troisième plus grand marché du groupe, la vente de whiskys locaux a bondi de 20%. Sur son principal marché, l’Amérique, Pernod Ricard a enregistré une hausse de ses ventes de 4,5%, « en ligne avec le marché », mais y a subi une forte baisse des ventes du whiskys irlandais Jameson et de la vodka Absolut. Une baisse que le groupe attribue à une diminution délibérée des stocks et à la renégociation des contrats de gros.
L’Europe de l’Ouest est la seule région où Pernod Ricard perd de terrain : le chiffre d’affaires y a reculé de 1%, suite à un conflit commercial en Allemagne et une nouvelle loi en France (interdisant aux distributeurs de vendre à perte, ce qui a entraîné des hausses de prix de 10%).
Offre de rachat sur Castle Brands
En marge de ses résultats annuels Pernod Ricard annonce avoir émis une offre de rachat de 223 millions de dollars (un peu plus de 200 millions d’euros) sur l’américain Castle Brands, le propriétaire de la marque de bourbon Jefferson’s. L’offre a été acceptée à l’unanimité, précise le groupe.
En outre dans les dix années à venir le groupe français va investir 135 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle distillerie ‘single malt’ en Chine, pour répondre à la demande d’une qualité de whisky ‘made in China’ émanant de la classe moyenne grandissante.
Tant les excellents résultats que les ambitieux projets d’avenir du groupe ont enthousiasmé les investisseurs : à l’heure de midi l’action avait grimpé de 2,5% à la bourse de Paris.