Aujourd’hui, Paul Polman, ancien CEO d’Unilever, aide les entreprises à devenir plus durables. Selon l’ancien dirigeant, il s’agit d’une étape nécessaire, car les entreprises ne peuvent réussir dans un monde défaillant et en mauvaise santé.
Le rôle des dirigeants d’entreprises
La crise du coronavirus a une fois de plus démontré clairement « qu’il n’est pas possible de vivre en bonne santé sur une planète en mauvais état », affirme Polman à GreenBiz. L’homme d’affaires est actuellement engagé dans Imagine, sa fondation ayant pour objectif de mobiliser les chefs d’entreprise pour lutter contre le changement climatique et les inégalités dans le monde.
Selon l’ancien CEO, les gens comprennent aujourd’hui beaucoup mieux les liens qui existent entre la biodiversité, le climat, les inégalités et même les tensions raciales. Ils attendent de meilleures solutions. Il appelle donc les dirigeants à faire preuve de courage et à jouer un rôle à part entière dans le dialogue et la recherche de solutions à ces questions sociétales.
Moment de vérité
Il préconise par exemple le calcul du score ESG, un modèle prenant en compte l’impact social et environnemental d’une entreprise outre ses bénéfices financiers. Selon l’ancien directeur, quiconque agit de la sorte obtient automatiquement un meilleur rendement pour ses actionnaires.
De plus, les entreprises qui n’ont pas investi dans leurs employés ou leurs chaînes de valeur voient maintenant leurs relations se briser. « C’est le moment de vérité, vous pouvez dès lors voir ce à quoi conduit le bon comportement d’une entreprise et ce à quoi conduit un mauvais », dit Polman, en se référant, entre autres, au mouvement Black Lives Matter.
Le coût de l’inaction est bien plus élevé
Les populations marginalisées sont également celles qui ont le plus souffert de la pandémie. Les personnes occupant des emplois moins bien rémunérés « ont payé de manière disproportionnée pour cette crise alors ce sont celles dont nous avons le plus besoin », a-t-il déclaré. « Ce sont les personnes travaillant dans le secteur des soins de santé, des transports, le secteur agricole… »
Les entreprises ont une responsabilité à cet égard, car « les entreprises ne peuvent pas prospérer dans un monde qui s’écroule ». Polman préconise même une forme de capitalisme plus inclusive et plus durable. Afin de ne pas répéter les erreurs du passé, le leadership d’aujourd’hui doit être moral et humain. N’est-ce pas un espoir vain ? Non, parce que « nous avons attendu si longtemps que le coût de l’inaction est maintenant devenu nettement plus élevé », déclare le vétéran du secteur FMCG.