Le groupe allemand Metro, le holding chapeautant Makro et Metro, continue d’accumuler les pertes en Belgique : durant l’exercice écoulé les pertes ont atteint 195 millions d’euros. Les syndicats craignent donc une nouvelle restructuration.
CA en baisse, accumulation des pertes
Metro Belgique a clôturé son exercice décalé (qui s’est terminé en septembre) avec une perte de pas moins de 195 millions d’euros, écrit le journal De Tijd. Bien que l’an dernier la perte d’exploitation ait diminué de 105,2 millions d’euros à 52,9 millions d’euros, les pertes continuent donc de s’accumuler.
Le chiffre d’affaires est lui aussi en baisse : en Belgique la chaîne de gros Metro et la chaîne cash&carry Makro ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 961 à 846 millions d’euros (-12%). Ce recul s’explique en partie par la cession de la division d’électronique de Makro à Media Markt, qui désormais y exploite des shop-in-shops, mais également par une baisse de fréquentation des magasins. Selon De Tijd, le groupe en tant que ‘big-box retailer’ est confronté aux mêmes problèmes que Carrefour dans notre pays.
Investissements et ouverture d’un nouveau magasin pour Metro
Néanmoins le siège principal allemand continue de croire aux activités belges : le grossiste Metro se porterait mieux que Makro, puisque le groupe prévoit l’ouverture de nouveaux points de vente Metro, dont un au littoral encore cette année. D’autres ouvertures suivront et peut-être même des reprises, comme ce fut déjà le cas par le passé lorsque Metro a racheté Pro à Pro, l’activité de ‘Restauration Hors Domicile’ de Colruyt Group. En 2016 le groupe a injecté 115 millions d’euros dans les activités belges, en 2017 encore 50 millions d’euros supplémentaires et cette année le groupe aurait déjà injecté 40 millions d’euros dans Makro, auxquels pourraient s’ajouter encore 10 millions d’euros de plus dans le courant de l’année.
Les syndicats craignent cependant une nouvelle restructuration : la situation n’est pas bonne, confirment les syndicats LBC et ACLVB. Les employés s’attendent à de nouvelles mesures avant le mois de juin, mais doutent qu’il soit question de nouveaux licenciements . « Il serait intenable de supprimer encore d’autres emplois, car les effectifs dans les magasins ont déjà été réduits au minimum », indique Leen Van Lierde du syndicat ACLVB. Les syndicats s’attendent donc plutôt à un changement de cap, avec la cession ou la fermeture de nouvelles divisions. Le rapport annuel évoque d’ores et déjà un remaniement de l’assortiment et la poursuite de la simplification de la structure organisationnelle.
Nouvelle restructuration en perspective ?
« Il est très difficile de savoir quelle tournure cela prendra. La grande question est de savoir combien de temps l’Allemagne accordera encore à la direction belge. Cela nous inquiète », explique Myriam Nevelsteen du syndicat LBC au journal Gazet van Antwerpen. Récemment le point de vente Makro à Deurne (près d’Anvers) aurait été transformé en une sorte de laboratoire pour y tester de nouvelles manières de présenter les produits, ajoute la syndicaliste. Makro de son côté indique que d’ici peu de plus amples détails concernant la stratégie seront communiqués.
Ces dernières années 870 jobs sont déjà passés à la trappe au sein de la branche belge : 370 jobs ont été supprimés en 2014 lors d’une première vague de licenciements et 500 autres emplois en 2016. Actuellement Makro compte encore quelque 1.900 collaborateurs, tandis que la chaîne de gros Metro en compte plus de 500. Le siège social commun emploie 315 personnes.