Onze mois à peine après la dernière levée de fonds, le webshop belge Kazidomi, spécialiste des produits sains et biologiques, s’entoure une fois de plus de nouveaux actionnaires. L’injection de capital s’élève cette fois-ci à six millions d’euros.
Partenaires complémentaires
C’est déjà la quatrième levée de fonds pour Kazidomi depuis sa fondation en 2016 par Emna Everard et Alain Étienne. Si ces deux dernières années le montant a atteint environ 1 million d’euros, il est cette fois-ci nettement plus élevé, avec 6 millions d’euros. Cependant, selon les fondateurs, ces opérations sont nécessaires. « Nous sommes effectivement gourmands en cash, mais c’est la spécificité de l’e-commerce », explique le co-fondateur, Alain Étienne, à L’Echo. « Cette année, nous sommes restés longtemps dans le vert. On constate que si on diminue les coûts marketing liés à nos ambitions de croissance, on repasse à l’équilibre. La question est de savoir jusqu’où on souhaite aller. »
Les nouveaux capitaux proviennent en partie de nouveaux investisseurs : IFJ est un fonds belge qui a notamment des intérêts dans la brasserie Brussels Beer Project, la chaîne de restaurants The Huggy’s Bar et le chocolatier Galler. L’investisseur américain FJ Labs a un profil complètement différent et investit principalement dans des projets technologiques. Le fonds fait ainsi partie des actionnaires notamment d’Alibaba et de BlaBlaCar , une plateforme en ligne de covoiturage.
Suite à cette nouvelle augmentation de capital, les deux fondateurs perdront leur participation majoritaire dans la société. « Nous sommes juste en dessous de la majorité, mais nous avons confiance en nos actionnaires. L’oncle d’Emna (Eric Everard, CEO d’Easyfairs) est également dans l’actionnariat À nous trois, nous sommes encore majoritaires », explique Étienne.
Conquérir le marché néerlandophone
Les nouveaux fonds serviront à soutenir la croissance continue de l’entreprise. Ces dernières années, le chiffre d’affaires a systématiquement triplé. Sur l’ensemble de l’année 2020, l’entreprise prévoit un chiffre d’affaires de 8,5 millions à 9 millions d’euros. Actuellement, la France est de loin le marché principal, mais Kazidomi a désormais également le marché néerlandophone (Flandre et Pays-Bas) en ligne de mire. L’Allemagne et les pays scandinaves sont les suivants sur la liste.
Comme toutes les entreprises de commerce électronique, Kazidomi a bénéficié de la crise du coronavirus et de l’essor des ventes en ligne qu’elle a généré. Des effets positifs à nuancer, selon Étienne : « Dans cinq ans, on ne se dira pas que notre succès vient de cette année Covid. La situation ne fut pas simple. Notre budget a explosé. On a dû engager des intérimaires, Bpost a augmenté ses tarifs, certains clients ont été mal servis à cause de mauvaises livraisons. » La crise a cependant accéléré les choses, reconnaît Étienne. « Cela a ainsi permis d’atteindre des clients que nous n’aurions peut-être eus que dans deux ans. »