Les chaînes d’approvisionnement sont mises sous pression à cause de la crise du coronavirus : les importations de fruits et légumes frais connaissent déjà des difficultés, et à plus long terme, certaines chaînes d’approvisionnement pourraient même être complètement interrompues, prévient Fairtrade Belgium. Boirons-nous bientôt à nouveau de la chicorée à la place du café ?
17 % de l’importation alimentaire
Chaque année, les Belges boivent plus de sept milliards de tasses de café, mais si nous ne faisons pas attention nous risquons de devoir à nouveau nous contenter de chicorée. C’est ce qu’affirme Charles Snoeck de Fairtrade Belgium, qui souhaite mettre en garde contre l’impact de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. « La capacité de notre système économique à répondre à nos besoins et à résister aux chocs futurs (santé, économie, climat) dépendra de la résilience de nos chaînes d’approvisionnement et des personnes qui les entretiennent », déclare M. Snoeck.
En 2018, 17 % des importations alimentaires de la Belgique provenaient de pays en développement, principalement d’Afrique subsaharienne et d’Amérique latine, et étaient majoritairement produites par de petites structures agricoles familiales et des travailleurs saisonniers, dont la plupart vivent dans la pauvreté. Il n’y a pas de filet de sécurité pour la crise économique imminente et le risque d’infection et de décès est plus élevé.
Une forte dépendance mutuelle
Le risque de violation des droits de l’homme augmente rapidement dans ces circonstances, affirme Charles Snoeck : lorsque les emplois se font rares ou que les revenus diminuent, le risque que les employés acceptent des conditions de travail abusives augmente. Les récoltes risquent également d’être perdues à cause des cas de maladie, mais surtout à cause des mesures de confinement, des entraves au transport et de la pénurie de conteneurs pour les exportations.
« Nous ne devons pas fermer les yeux sur la forte interdépendance de nos systèmes alimentaires », déclare-t-il. « Nos chaînes d’approvisionnement sont en fin de compte aussi solides que leur maillon le plus faible. C’est pourquoi il est essentiel d’élaborer un plan de relance qui tienne compte des économies les plus vulnérables. » Les Nations Unies fournissent déjà une aide historique de 2 500 milliards de dollars aux pays en développement.
Fairtrade Belgium appelle donc les entreprises et les acheteurs publics à continuer de respecter, même en temps de crise, les valeurs universelles des droits de l’homme. Lors de l’élaboration des plans de relance, l’organisation demande également de veiller à ce que « l’économie soit reconstruite de manière durable et équitable ».