Gorillas se démarque avec un assortiment frais et local. Le service de livraison rapide travaille avec les mêmes marges qu’un supermarché, mais son modèle d’exploitation est différent. Une formule qui peut parfaitement être rentable, affirme Sadik Cevik, directeur général du Benelux.
Expansion en préparation
Le service de livraison rapide en vélo Gorillas est actif aux Pays-Bas depuis le début de l’année, et depuis la fin du mois de juin en Belgique. Le lancement s’est très bien passé, explique Sadik Cevik, directeur pour le Benelux : « Les résultats sont conformes à ceux d’autres lancements. Nous avons d’emblée mis en service cinq entrepôts dans deux villes, Bruxelles et Anvers. Nous travaillons actuellement activement à notre développement sur nos marchés existants, mais nous envisageons également de nous étendre à de nouvelles villes. »
Le défi majeur est de trouver des emplacements. Gorillas recherche des locaux suffisamment grands, de 500 m² ou plus, et situés dans des quartiers animés. « Nous avons besoin de suffisamment d’espace, non seulement pour nos produits, mais aussi pour nos livreurs. Gorillas est une ‘rider-first company’. Notre fondateur a voulu changer le modèle commercial des livraisons à vélo dès le premier jour. Nos livreurs ont un contrat, une assurance, une pension. Nous assurons leur sécurité, nous achetons les vélos et l’équipement de manière centralisée. Et nous ne les laissons pas dehors dans le froid : chez nous, ils attendent à l’intérieur, dans une pièce chauffée, où ils reçoivent du thé et de la soupe. »
« Pas besoin d’aller trois fois au supermarché »
Sur l’application, les acheteurs peuvent choisir parmi une gamme de 1 500 à 2 000 références. « Nous avons tous les produits que l’on peut trouver dans un supermarché traditionnel. En outre, nous ajustons l’offre en fonction des besoins des résidents du quartier. S’il y a plus de familles avec de jeunes enfants, nous élargissons la gamme pour bébés ; s’il y a plus d’étudiants, nous proposons plus de bières fraîches et de vin, par exemple. »
Gorillas veut notamment se distinguer en misant sur la fraîcheur : « Vous vous rendez dans un supermarché traditionnel une fois par semaine et vous en ressortez avec de grosses courses. Le problème, c’est qu’après trois jours, vos fruits et légumes ne sont plus frais. Pour vraiment manger des produits frais, comme du pain, des légumes, de la charcuterie ou des produits laitiers, il faut se rendre au magasin plus souvent, mais les consommateurs n’ont pas assez de temps pour cela. Nous résolvons ce problème : nous donnons aux consommateurs la possibilité de fractionner leurs courses hebdomadaires, et donc de manger plus consciemment et plus frais. Nous offrons une alternative : pas besoin d’aller au supermarché trois fois en une semaine. »
Partenariat avec Colruyt
Pour tenir ses promesses, Gorillas garde très peu de stock. « Nous ne conservons pas les oranges dans le magasin pendant quinze jours : nous n’achetons qu’une caisse pour la journée. Nous voulons que tout le stock soit écoulé avant la fin de la journée afin de pouvoir à nouveau proposer des oranges fraîches le lendemain. Un autre avantage est la réduction des déchets chez les consommateurs : en effet, ces oranges restent fraîches plus longtemps. »
En outre, le service de livraison rapide veut soutenir les marques belges locales. « Nous accueillons les entrepreneurs locaux plutôt que de leur faire la guerre. Des clients font parfois la queue devant des boulangeries : qui n’aimerait pas se faire livrer ces produits à domicile en dix minutes ? Ainsi, nous servons le quartier ensemble. »
En Belgique, Colruyt Group est un partenaire local de Gorillas. « Colruyt Group est notre grossiste pour une partie de notre gamme. Nous achetons nous-mêmes les fruits et légumes frais, ainsi que la viande. Tout le reste, nous l’achetons chez Colruyt. Le non-alimentaire, par exemple, un segment dans lequel le détaillant est bien positionné. »
Clients enthousiastes
Le secteur alimentaire est très concurrentiel, la pression sur les prix est forte. Comment Gorillas maintient-il ses tarifs bas ? « Pour l’instant, nous sommes en phase de démarrage : nous voulons nous développer et générer plus de volume. Sans perdre de vue l’excellence opérationnelle. Nous travaillons avec les mêmes marges qu’un supermarché, mais nous opérons autrement. C’est pourquoi les investisseurs croient en nous : ils analysent la rétention et la fréquence. Nous fidélisons durablement nos clients, qui commandent de plus en plus souvent et en plus grandes quantités. C’est à nous de concevoir les opérations pour qu’elles soient rentables. »
En outre, l’entreprise n’a pas besoin de faire beaucoup de publicité : le bouche-à-oreille fait le travail. « Nous constatons que les clients parlent très volontiers de nous. Nous ne devons pas beaucoup investir dans le marketing : nos clients le font pour nous, car ils sont très enthousiastes. »
Sadik Cevik espère susciter ce même enthousiasme durant sa présentation lors de l’avant-programme « The Future of Food » de la RetailDetail Night, le 25 novembre à Anvers. Deliveroo, Hopr (le premier supermarché en ligne belge) et Casper, pionnier de la « ghost kitchen », seront également présents aux côtés de Jorg Snoeck, co-auteur du livre The Future of Food. Cliquez ici pour réserver vos billets.