Mosa Meat, pionnier de la viande cultivée, a déposé une demande de commercialisation de graisse de bœuf de culture en Europe : cet ingrédient exempt d’animaux pourrait rehausser la saveur des alternatives à la viande végétales.
« L’âme de la saveur »
Mosa Meat a déposé une demande auprès de la Commission européenne (CE) et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en vue de commercialiser de la graisse de bœuf cultivée en bioréacteurs. L’objectif est de commercialiser cette graisse en tant qu’ingrédient dans des substituts de viande « hybrides » tels que des hamburgers, des boulettes de viande, des empanadas ou des bolognaises végétales. En effet, la graisse joue un rôle crucial dans l’expérience gustative, l’arôme et la sensation en bouche de la viande.
« La graisse est l’âme de la saveur et nous avons mis au point un ingrédient qui offre l’expérience culinaire riche que les consommateurs attendent du bœuf conventionnel. Cette innovation ne se contente pas d’améliorer nos Mosa Burgers, elle a aussi le potentiel d’améliorer les produits végétaux, qui ont souvent du mal à égaler l’expérience sensorielle complète de la viande », déclare Maarten Bosch, PDG de Mosa Meat.
Combinaison d’ingrédients cultivés et d’ingrédients d’origine végétale
La procédure d’autorisation de l’UE dite « Novel Foods », qui prendra jusqu’à 18 mois, exige que les ingrédients cultivés soient soumis séparément. Avec cet enregistrement, Mosa Meat affirme faire un pas important vers le marché européen : « En commençant par la graisse de culture, nous ouvrons la voie à la présentation de nos premiers burger aux consommateurs, tout en restant fidèles à notre vision à long terme. Nos premiers produits seront une combinaison d’ingrédients cultivés et d’ingrédients d’origine végétale ».
La viande de laboratoire, de culture ou cellulaire est fabriquée à partir de véritables cellules animales qui sont nourries dans des bioréacteurs pour se développer en muscle, en graisse et en tissu conjonctif, avec la même composition que la viande traditionnelle. La viande cultivée produirait jusqu’à 93 % de gaz à effet de serre en moins, utiliserait 95 % de terres en moins et 78 % d’eau en moins que la production de viande industrielle. En 2013, le cofondateur Mark Post a présenté le tout premier hamburger de bœuf issu de la culture cellulaire lors d’une conférence de presse à Londres. À l’époque, il avait coûté plus de 250 000 euros. La graisse cultivée pourrait être produit à des prix acceptables.