Mondelez International s’attend à enregistrer une « année normale », avec une croissance habituelle des bénéfices et du chiffre d’affaires. Son PDG, Dirk Van de Put, prédit néanmoins que la pandémie de coronavirus a impacté de manière durable les habitudes de grignotage des consommateurs.
Les marchés matures croissent à nouveau
Grâce au confinement, Mondelez, le producteur d’Oreo, de Philadelphia et de Lu entre autres, a vu son chiffre d’affaires comparable augmenter de 6 % au cours du premier trimestre. Lors du trimestre suivant, s’étendant d’avril à juin, cette croissance avait baissé de 0,5 %. Dirk Van de Put, le Belge à la tête de Mondelez International, en conclut que l’ensemble de l’année sera tout à fait normal, avec une croissance traditionnelle du chiffre d’affaires d’au moins 3 % et une augmentation des bénéfices comprise entre 4 à 6 %.
Pourtant, des changements fondamentaux sont survenus en arrière-plan, déclare le dirigeant dans un entretien avec Trends. Ainsi, la relation entre les marchés matures et les pays en développement s’est inversée lors de la crise sanitaire : alors qu’avant la pandémie les pays en développement représentaient environ 5 à 7 % de la croissance, celle-ci est aujourd’hui au point mort voire décline. Les marchés développés, en revanche, enregistrent parfois jusqu’à 8 % de hausse.
Pourtant, les chiffres européens pâtissent du recul du canal out-of-home. Le chiffre d’affaires européen a tenu compte du segment « voyage » et dans celui-ci, Mondelez cible aussi un peu la consommation hors domicile, entrainant un deuxième trimestre négatif. Depuis lors, la croissance a repris, affirme M. Van de Put.
Nouvelle approche pour les activités en ligne
Selon le dirigeant, la tendance à grignoter davantage, observée auprès des consommateurs, diminuera à nouveau. Toutefois, l’évolution en faveur du commerce électronique est quant à elle permanente : les ventes en ligne de Mondelez ont doublé, passant de 3 % à 6 % à la fin du deuxième trimestre. Pour pouvoir continuer à profiter des ventes d’impulsion sur ce marché, l’entreprise souhaite se concentrer sur la publicité en ligne – aussi lancée directement sur les plateformes d’e-commerce. Le fabricant de biscuits se rend également compte de la nécessité de disposer de formats adaptés aux activités en ligne et d’une gamme de produits beaucoup plus large. Mais cela rend la production et la distribution bien plus complexes et plus coûteuses.
« En Chine, tous nos entrepôts ont déjà la possibilité d’expédier les produits directement au consommateur. Alibaba nous demande même d’y arriver en deux heures, mais les marges sont encore acceptables, car les motocyclistes peuvent livrer n’importe quel produit sur place », déclare le PDG.
Afin d’économiser des coûts dans ce contexte, le fabricant de lait veut réduire de 25 % son nombre de références. Aucune marque ne disparaîtra du portefeuille, mais ce sera bien le cas pour des références de produits peu populaires : ensemble, elles ne représentent que 2 % du chiffre d’affaires du groupe. Mondelez envisage également de faire des économies sur les espaces de bureau dans le but d’équilibrer les coûts au quatrième trimestre.