La vente tant attendue de la chaîne allemande d’hypermarchés Real devient enfin réalité : le groupe d’investissement luxembourgeois SCP reprend la chaîne à Metro. C’est loin d’être une bonne nouvelle pour les salariés qui craignent en effet plus de 10 000 licenciements.
Seuls 50 magasins survivront à la reprise
Metro a enfin trouvé un acheteur pour Real, la chaîne de supermarchés et d’hypermarchés dont le groupe veut se débarrasser depuis 2018. L’opération de rachat a pourtant suscité peu d’enthousiasme : l’acquéreur SCP, un groupe luxembourgeois principalement composé d’investisseurs russes, a déboursé 300 millions d’euros pour sa toute nouvelle moitié — environ 200 millions d’euros de moins que ce que le conseil d’administration espérait obtenir.
À une époque, il avait encore même été question d’un accord à hauteur d’un milliard d’euros, mais celui-ci n’a pas été conclu. SCP va finalement collaborer avec son co-candidat allemand X+Bricks Group pour réorganiser la chaîne. Real en tant que formule sera mise en pièces : bien que les acquéreurs affirment qu’une grande partie des succursales continuera d’exister, « que ce soit sous la marque Real, ou par l’intermédiaire d’autres détaillants », SCP annonce en même temps un grand nettoyage.
Une trentaine de magasins vont fermer complètement selon le nouveau propriétaire. La plupart des hypermarchés existants seront divisés ou vendus à d’autres détaillants tels que Edeka, Globus, Kaufland ou Rewe. Seul un petit noyau composé de cinquante magasins continuerait d’opérer sous le nom de Real pendant minimum deux ans encore, annonce le site d’information allemand Rbb24.
10.000 emplois menacés.
Real compte aujourd’hui 276 hypermarchés et 34 000 employés. On ne sait pas encore quelles succursales sont menacées. Cependant, le comité d’entreprise de Metro met déjà lui-même 10 000 emplois en péril, un chiffre que le vendeur a déjà qualifié haut et fort de « trop élevé ». Metro conclurait un accord avec le nouveau propriétaire sur les conditions de licenciement de tous les travailleurs concernés. Les syndicats soulignent également qu’il pourrait être bon que certains hypermarchés soient repris par des concurrents.
« Rewe, Edeka et Kaufland, contrairement à Real, sont couverts par la convention collective régionale. Il semble donc qu’une acquisition pourrait être avantageuse pour les employés de Real. » Dans les autres cas de figures, et surtout si les hypermarchés sont repris par des formules de franchise, les syndicats craignent une grosse dégradation de la situation pour les salariés.
Pendant des années, Real a été un problème majeur pour Metro, qui voulait se concentrer entièrement sur les activités de gros. Lors de l’assemblée générale du 14 février, le CEO de Metro, Olaf Koch, avait d’ailleurs laissé entendre que Real avait affiché une perte de plus de 250 millions d’euros l’an dernier.