Le grossiste alimentaire Metro voit ses pertes s’accumuler en raison de l’invasion russe en Ukraine. Depuis la guerre, le groupe allemand a dû amortir pas moins de 200 millions d’euros. Heureusement, l’horéca en Europe occidentale est à nouveau en plein essor.
Les Occidentaux retournent aux restos…
Le groupe allemand Metro, également parent de Makro, a cru pouvoir pousser un soupir de soulagement maintenant que les mesures anti-Covid ont été levées et que l’hôtellerie et la restauration renaissent enfin. En effet, au cours des six derniers mois, le chiffre d’affaires a augmenté de 21,6 % pour atteindre 13,8 milliards d’euros. Dans les magasins, les ventes ont augmenté de 13,7 %, les livraisons ont même progressé de 68,2 %. Les ventes en ligne, quant à elles, rapportent 31 millions d’euros, soit 164 % de plus que l’année dernière.
La forte inflation y est pour beaucoup, mais c’est surtout le secteur de l’horéca en Europe occidentale qui a donné à Metro le vent en poupe. Au deuxième trimestre, les ventes dans la région ont augmenté de 47,6 %, dépassant ainsi les résultats d’avant la crise Covid. Une croissance à deux chiffres a été observée dans tous les pays d’Europe occidentale, la France, l’Italie et le Portugal dépassant même la barre des 50 %.
… tandis que la guerre fait rage à l’Est
Cependant, les Occidentaux ne font pas le poids face à la guerre en Ukraine, qui écrase les bénéfices déjà rouges. La perte du premier semestre s’élève à 89 millions d’euros, contre 32 millions d’euros dans le rouge un an plus tôt. Le groupe est actif à la fois en Ukraine et en Russie et affirme qu’il le restera, mais il en ressent les conséquences.
En Ukraine, l’entreprise a principalement perdu des stocks et fait face à un ‘déclin opérationnel’, tandis qu’en Russie, le rouble s’est effondré et il y a des problèmes d’approvisionnement en raison des sanctions occidentales. Metro a déjà comptabilisé plus de 200 millions d’euros de coûts liés à la guerre.
Pour le reste de l’année, Metro prévoit une croissance des ventes de 9 à 15 % et une légère augmentation du bénéfice d’exploitation. Du moins, si la situation de guerre ne s’aggrave pas davantage. En Russie, Metro craint surtout les conséquences des sanctions : au second semestre de cette année, les consommateurs russes pourraient perdre la confiance et la disponibilité des produits deviendra un problème croissant.