Metro n’est pas satisfait de l’offre de rachat du groupe d’actionnaires EP Global Commerce. Le véhicule d’investissement propose 5,8 milliards d’euros pour l’acquisition du holding, qui possède Makro et Real, mais le groupe retail allemand estime que ce montant est insuffisant.
Belles promesses pour l’Allemagne ?
Le consortium d’investisseurs de Daniel Kretinsky et Patrik Tkac veut reprendre toutes les actions du holding allemand et parle « d’une offre d’une valeur irrésistible et d’une chance unique », avec une valorisation six fois supérieure au bénéfice brut de l’exercice précédent. EP Global Commerce promet de ne pas fermer de magasins en Allemagne ou dans d’autres marchés clés. De plus, Kretinsky et Tkac disent ne pas avoir l’intention de procéder à des licenciements substantiels.
Néanmoins le duo insiste depuis longtemps sur un retrait de la Chine. En outre les investisseurs sont opposés à la cession envisagée de la chaîne allemande Real à Redos, parce qu’ils jugent le prix convenu insuffisant.
« Sérieuse sous-estimation »
On savait depuis un certain temps déjà qu’EP Global Commerce visait une reprise. Le Tchèque Daniel Kretinsky et son partenaire slovaque sont devenus actionnaires en août 2018, au moment où le cours de l’action Metro était au plus bas. Le duo souligne donc que leur offre est 34,5% supérieure au prix de l’époque. Mais étant donné que l’offre a été accueillie avec enthousiasme à la bourse, la valorisation d’EP n’est plus que 3% supérieure à la valorisation de la bourse.
Metro a immédiatement répliqué en disant que l’offre était une « sérieuse sous-estimation » et ne reflétait pas « le plan de création de valeur » du management. Néanmoins l’entreprise promet d’examiner l’offre dès que tous les documents seront disponibles. En attendant une décision définitive, les Allemands appellent les investisseurs à ne pas vendre d’actions, car autrement Metro serait vulnérable face à des putschistes.
Un tiers de toutes les actions
Indépendamment de la tentative de reprise EP Global Commerce a augmenté sa participation dans Metro à 32%. Kretinsky et les siens rachètent les 5,4% d’actions de l’ancienne filiale Ceconomy et rachètent l’investisseur Haniel (dont la participation s’élève à 15,2%). Auparavant le consortium détenait déjà 10,9% des actions.
Une fois de plus EP Global Commerce souligne que Metro doit « retrouver sa capacité à réagir rapidement », sans quoi le groupe retail sera « exposé à de sérieux risques causés par des résultats stagnants ou en recul. »