Lutosa, filiale de l’entreprise canadienne McCain, investit 225 millions d’euros dans son usine de Waregem. L’entreprise y double ainsi sa capacité de production annuelle, et se place au premier rang de l’industrie belge des frites.
La bataille de la pomme de terre
La capacité du site de Waregem passe de 145.000 à 335.000 tonnes, sans agrandissement substantiel du site. Le CEO Alain Dufait confirme à De Tijd que l’expansion sera opérationnelle en septembre 2026 et s’attend à ce que la capacité supplémentaire soit pleinement utilisée l’année suivante. L’investissement prévoit une nouvelle ligne de production de frites surgelées, une station de réception et de triage élargie, des bureaux supplémentaires et une usine de traitement des eaux qui réutilise 85 % de l’eau. Une centaine d’emplois seront également créés.
Bien que l’augmentation de la production nécessite un doublement du nombre d’agriculteurs fournisseurs, la concurrence pour les rares terres agricoles de Flandre occidentale est vive. Actuellement, 90 % des pommes de terre proviennent d’un rayon de 50 kilomètres autour de l’usine. Dufait souligne l’importance de bonnes relations avec les agriculteurs locaux et entrevoit des possibilités de croissance en Wallonie et dans le nord de la France.
Croissance internationale
Le marché mondial des produits à base de pommes de terre connaît une croissance annuelle moyenne de 3 %, stimulée par l’augmentation de la classe moyenne et la popularité des habitudes alimentaires occidentales dans des régions telles que l’Asie du Sud-Est. La Belgique joue un rôle de premier plan à cet égard : sur les 15,5 millions de tonnes de frites surgelées consommées dans le monde, 3 millions de tonnes proviennent de Belgique.
Lutosa exporte 95 % de sa production dans 140 pays, les services alimentaires représentant 80 % des ventes. En 2023, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros et un bénéfice d’exploitation de 126 millions d’euros. La concurrence entre les principaux acteurs est rude : outre McCain (chiffre d’affaires converti à environ 10,2 milliards d’euros), Agristo et Clarebout occupent également des positions de plus en plus importantes dans le secteur. Agristo a déjà annoncé un programme d’investissement de 1,1 milliard d’euros ; Clarebout est en passe d’atteindre un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros.