Lidl poursuit sa croissance internationale grâce à des ouvertures de magasins et au déploiement de nouveaux services. Les bénéfices aussi sont en nette augmentation. Mais le discounter ne semble pas prêt à franchir de nouvelles étapes dans l’e-commerce.
Croissance au Royaume-Uni et en France
Les activités internationales de Lidl – qui représente 65% du chiffre d’affaires de l’entreprise – ont enregistré une croissance de 9,5 % à 62,3 milliards d’euros sur l’exercice 2020-2021. Le retailer se montre ainsi plus performant que la plupart de ses concurrents. On notera surtout que le groupe a connu une croissance soutenue sur plusieurs marchés matures et très compétitifs : le chiffre d’affaires a par exemple augmenté de 12% au Royaume-Uni, alors que la croissance a atteint 14% en France.
Le fait que les investissements (« capex ») aient reculé de 10 % au cours de la même période indique que la croissance du retailer est largement imputable à des gains de parts de marché dans différents pays. C’est la conclusion des analystes de Barclays qui ont pu analyser les résultats d’exploitation de Lidl International.
Lidl a continué à ouvrir de nouveaux magasins et à moderniser des points de vente existants, mais n’a pas pénétré dans de nouveaux pays au cours de l’exercice en question. Le groupe a cependant décidé d’étendre ses activités à la Lettonie en octobre 2021. L’Estonie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro seraient au programme de cette année.
Marges
La pandémie n’a finalement eu qu’un impact limité sur la structure des coûts de la division internationale de Lidl. Les frais de personnel ont légèrement augmenté, mais les autres charges opérationnelles sont en recul. Conséquence : l’EBIT a gagné 24,5 %, les marges se sont améliorées de 50 points de base à 4,5 % et le bénéfice net a augmenté de 24 % pour atteindre 2 milliards d’euros, son niveau le plus élevé depuis 2012. Des performances à saluer : seul Ahold Delhaize fait mieux, avec une marge de 4,8 % en 2020.
Afin de poursuivre sur sa lancée, Lidl veut continuer à se concentrer sur l’expansion physique. Mais – et c’est une première – le discounter montre également des ambitions en ligne. En témoigne notamment par le recrutement de plusieurs managers numériques expérimentés chez Amazon et la chaîne de cafés Tchibo. L’e-commerce électronique n’est cependant pas un choix évident pour un discounter en raison de la structure des coûts qu’il implique, souligne Barclays.
Services numériques
Malgré un test de « click & collect » en Pologne et un partenariat avec l’application de livraison Buymie au Royaume-Uni, les analystes ne voient dès lors aucun indice de développement de nouvelles activités d’e-commerce à court terme chez Lidl. Ils s’attendent toutefois à ce que le détaillant continue à gagner des parts de marché grâce à un programme ambitieux d’ouvertures de magasins et au déploiement de nouveaux services, comme le programme de fidélité numérique Lidl Plus lancé dans un nombre croissant de pays. Le discounter travaille également sur la solution de paiement mobile Lidl Pay.
La croissance de Lidl a-t-elle un impact sur la position concurrentielle des autres retailers ? Aux États-Unis, le discounter – avec encore un nouveau CEO – veut doubler son réseau de magasins, mais jusqu’à présent, cette expansion n’a pas eu d’impact notable sur Ahold Delhaize, actif dans certaines régions visées par Lidl. Selon les analystes, la décision de Lidl de baisser ses prix en Flandre, notamment en réponse à l’expansion d’Albert Heijn et de Jumbo, accroît encore la pression sur Colruyt.
(Source : Barclays)