Lidl va devenir le supermarché qui rémunère le mieux ses collaborateurs au Royaume-Uni : le discounter a décidé d’investir 20 millions d’euros dans des augmentations de salaire. Une information d’autant plus étonnante que le personnel de Lidl a récemment débrayé en Belgique pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Juste au-dessus du salaire minimum
Au Royaume-Uni, Lidl va libérer 18 millions de livres (plus de 20 millions d’euros) à investir dans les salaires. L’enseigne devient ainsi le supermarché qui rémunère le mieux ses collaborateurs outre-Manche : certains bénéficieront d’une augmentation de salaire de plus de 6%.
À partir de mars 2022, les salaires de débutants passeront de 9,50 à 10,10 livres l’heure ; ceux qui débutent à Londres toucheront même 11,30 livres au lieu de 10,85 livres. Selon l’ancienneté, le salaire horaire pourra atteindre 12,25 livres à Londres et 11,40 livres en dehors de la capitale. Les salaires passent ainsi juste au-dessus du salaire minimum légal.
Lidl compte 21 000 employés au Royaume-Uni, que le discounter souhaite ainsi récompenser pour les efforts qu’ils ont déployés pendant la crise sanitaire. Cette mesure doit également contribuer à attirer de nouveaux employés. Le Royaume-Uni est en effet en proie à une pénurie de main-d’œuvre, conséquence de la pandémie, mais aussi, et surtout, du Brexit.
Grève en Belgique
Depuis que le Royaume-Uni a claqué la porte de l’Europe et durci sa politique migratoire, de moins en moins d’étrangers s’y installent. En outre, de nombreux non-Britanniques ont quitté le pays. La tension sur le marché du travail intensifie la concurrence entre les employeurs, et le personnel des supermarchés en récolte aujourd’hui les fruits.
Notons par exemple que ce n’est pas au Royaume-Uni, mais en Belgique qu’une grève nationale a éclaté à la mi-octobre. Des centaines de supermarchés Lidl ont mené des actions pendant une semaine pour protester contre la charge de travail élevée dans les magasins. Un accord a été conclu finalement sur une nouvelle convention collective de travail et des ajustements dans l’organisation du travail afin d’alléger la pression : l’équipe volante a été élargie, certaines tâches seront automatisées et de nouveaux employés sont embauchés plus rapidement. Le « plus gros investissement salarial jamais réalisé » reste néanmoins réservé aux Britanniques.