Cinq ans après l’exportation des premières poires Conférence du Hainaut vers la Chine, ce marché représente déjà 10% de notre exportation totale de poires. De quoi compenser en partie les pertes occasionnées par le boycott russe.
Approvisionnement de 15 grandes chaînes de supermarchés chinoises
« Pour nous le marché chinois double, voire triple chaque année, ce qui nous permet de compenser une partie considérable des pertes suite au boycott russe », explique Marc Evrard, directeur commercial de la Criée aux fruits de Saint-Trond, l’un des principaux fournisseurs de poires au monde.
« Aujourd’hui nous approvisionnons déjà une quinzaine de grandes chaînes de supermarchés en Chine et nous sommes présents dans 30 villes, réparties dans tout le pays. Pour la plupart des Chinois la poire est un nouveau produit, qu’ils doivent encore découvrir. Cela demande donc beaucoup de temps de percer partout. »
Boycott russe et coup de pouce américain
Suite au boycott russe, l’exportation de poires belges a reculé de 30 à 40% en termes de volume. « Etant donné que l’Europe a prolongé les sanctions à l’encontre de la Russie, il ne faut pas espérer que les portes se rouvrent de sitôt pour nous », estime Evrard. C’est pourquoi le secteur recherche d’autres débouchés.
« L’Allemagne par exemple a redécouvert nos poires. Les pays voisins de la Russie, comme la Biélorussie et l’Ukraine, ont également augmenté leur nombre de commandes. Il n’est pas impossible qu’ils revendent une partie des poires à la Russie, mais leur marché intérieur a également augmenté, grâce aux meilleurs développements de leurs supermarchés. »
Tout ceci a permis de neutraliser en grande partie – mais pas totalement – les pertes occasionnées par le boycott russe. Et peut-être les cultivateurs de poires recevront-ils un petit coup de pouce des Etats-Unis : la commission européenne et l’USDA (Département de l’Agriculture des USA) ont mis au point un projet de réglementation, afin de permettre l’introduction de pommes et de poires belges sur le marché américain. Une partie de fruits récoltés à partir de septembre 2016 pourrait donc bien atterrir dans les rayons des magasins américains.