En raison de la concurrence accrue entre les supermarchés, les prix ont augmenté moins rapidement en Belgique que dans les pays voisins. Les magasins belges restent plus chers que les magasins allemands et néerlandais, mais moins chers que les magasins français.
Des écarts de prix plus faibles
Entre 2018 et 2022, les prix de vente moyens de presque toutes les catégories de produits en Belgique ont augmenté moins vite, ou ont baissé plus vite, que dans les trois pays voisins, indique l’Autorité belge de la concurrence (ABC). Les écarts de prix se sont donc réduits. C’est ce que montre une analyse des données Euromonitor pour 390 types de produits répartis en huit catégories.
Par catégorie, les prix dans les supermarchés belges ont tendance à être plus élevés qu’en Allemagne et aux Pays-Bas, mais moins élevés qu’en France. La Belgique est le pays le plus cher pour les produits laitiers et leurs substituts, les ingrédients de cuisine et les plats préparés. C’est aux Pays-Bas que les boissons rafraîchissantes sont les plus chères.
Ces conclusions sont remarquables parce qu’en Belgique, on a l’impression que les supermarchés français en particulier sont moins chers, en raison des mesures anti-inflationnistes importantes prises par le gouvernement français. Au premier trimestre 2023, les Belges ont dépensé 423 millions d’euros dans les supermarchés français, soit près de 70 % de plus qu’un an plus tôt. Cependant, les chiffres de 2023 ne sont pas pris en compte dans l’étude de l’ABC.
Une dynamique différente
L’autorité de la concurrence attribue l’évolution des prix à l’intensification de la concurrence en Belgique : elle résulte principalement de la baisse des marges brutes des détaillants et non pas, ou dans une moindre mesure, de la baisse des prix de vente moyens des fabricants.
« De nouveaux acteurs sont entrés sur le marché belge et la position des acteurs existants s’est modifiée », a déclaré Griet Jans, économiste en chef de l’ABC, à l’agence de presse Belga. « Une dynamique différente est apparue sur le marché belge. »
Cependant, l’étude souligne également des « différences persistantes » dans les prix de vente des fabricants pour des catégories spécifiques, telles que l’alcool et les boissons non alcoolisées. Par conséquent, les contraintes territoriales d’approvisionnement – où les multinationales pratiquent parfois des prix plus élevés dans des pays relativement petits comme la Belgique – restent une question importante à maintenir à l’ordre du jour politique (de la Belgique et de l’UE), déclare l’ABC dans son communiqué de presse.