En raison d’une concurrence féroce sur les prix et d’une pression promotionnelle sans précédent, les prix dans les supermarchés belges sont trop bas. En conséquence, les marges des supermarchés indépendants sont soumises à une forte pression, indique Buurtsuper.be.
Coûts en hausse, marges en baisse
C’est un message remarquable que Luc Ardies de Buurtsuper.be envoie au monde : « Les prix des supermarchés belges sont trop bas aujourd’hui. » Il souligne que les prix dans les supermarchés belges n’ont augmenté que de 1,8% cette année, alors qu’en France ils ont augmenté de 6%. La cause : la concurrence à la limite. Les supermarchés ont peur de perdre des clients, ils maintiennent donc des prix bas et tirent désormais jusqu’à 19,2 % de leur chiffre d’affaires des promotions, selon les chiffres de NielsenIQ. La rivalité entre le challenger Albert Heijn et le leader du marché Colruyt y contribue.
Les observateurs s’accordent à dire que cette situation est intenable à long terme. Les détaillants alimentaires ne peuvent pas répercuter de manière adéquate la hausse des coûts des matières premières, de l’énergie et du transport. Buurtsuper.be a calculé que la marge commerciale des supermarchés indépendants a chuté de 3,3 % en six ans en raison de la pression sur les promotions et les prix, tandis que les coûts énergétiques ont triplé.
« Pas de prix réalistes »
« Le consommateur belge ne paie plus un prix réaliste », conclut M. Ardies. « C’est un tabou de crier aujourd’hui que les prix de nos supermarchés sont trop bas, car la baisse du pouvoir d’achat ne touche plus seulement les classes à faibles revenus. Cependant, les supermarchés et autres entreprises alimentaires ont plus que jamais besoin de marges supplémentaires. Non seulement les coûts énergétiques actuels doivent être payés, mais il est également urgent d’investir dans la production d’énergies alternatives et durables car, même après la guerre en Ukraine, les combustibles fossiles resteront inabordables. »