La concurrence sur le marché belge de la distribution alimentaire devient intenable en raison d’un excès de supermarchés. Les commerçants indépendants voient leurs marges se réduire et demandent des mesures gouvernementales.
La concurrence tue
Selon Buurtsuper.be, l’organisation des supermarchés indépendants, le gouvernement doit de toute urgence limiter les promotions et adapter la politique de localisation. Après tout, la concurrence tue : il y a une offre excédentaire de supermarchés, surtout en Flandre, avec 2,53 supermarchés pour 10 000 habitants. Tant les chaînes établies que les nouveaux venus, Albert Heijn et Jumbo, continuent d’ouvrir de nouveaux magasins.
Dans la lutte pour les parts de marché, les chaînes ont de plus en plus recours aux promotions de type ‘1+1 gratuit’. Les franchisés indépendants doivent également s’y plier. Nombre d’entre elles connaîtront un exercice négatif en raison de la hausse des coûts de l’énergie et du personnel et de la réduction des marges. À long terme, il y a un risque d’érosion de la qualité de l’offre alimentaire, tandis que les investissements nécessaires en matière de durabilité et d’environnement sont reportés.
Exemple français
C’est pourquoi Buurtsuper.be demande des restrictions sur les promotions de prix, tout comme en France. « En particulier pour les aliments frais et sains tels que les fruits et légumes, cela est nécessaire pour éviter la perte de qualité. Les supermarchés ne peuvent dégager une marge que sur leurs produits frais », indique le communiqué.
En outre, l’organisation souhaite que la politique de localisation soit adaptée. Buurtsuper.be fait référence à la directive européenne sur les services de 2006, dite ‘directive Bolkestein’ : elle interdit aux États membres de refuser des supermarchés pour des raisons économiques. Le gouvernement belge doit faire pression au sein de l’Europe pour une réévaluation. D’autres pays européens sont également aux prises avec une offre excédentaire.
Enfin, la Flandre doit revoir toute sa planification de la distribution, car malgré l’offre excédentaire, de nombreux villages et communes ne disposent plus d’un magasin local. Le gouvernement pourrait soutenir un service de première ligne pour les personnes moins mobiles.