Le ministre de l’économie Pierre-Yves Dermagne souhaite que l’Observatoire des prix enquête sur les raisons pour lesquelles l’écart de prix entre les supermarchés belges et leurs homologues des pays voisins se creuse. « Inutile », répond le secteur.
« En vue de solutions »
Les supermarchés belges sont devenus considérablement plus chers au cours de l’année écoulée : en août, un chariot de supermarché était déjà en moyenne 12,33% plus cher qu’un an auparavant, a révélé la semaine dernière une nouvelle mesure de Test-Achats. Les différences de prix avec la France sont particulièrement marquées : le gouvernement français prend des mesures drastiques contre l’inflation et les hypermarchés français sont engagés dans une bataille acharnée sur les prix et la perception. Les différences avec les Pays-Bas se sont quelque peu réduites.
Dans notre pays, cela alimente encore plus le débat sur l’inflation alimentaire. Lundi après-midi, le ministre fédéral Pierre-Yves Dermagne a apporté sa contribution : « Les consommateurs belges ont le droit de savoir pourquoi leur pâtes, leur fromage ou leur beurre coûtent plus chers en Belgique qu’en France ou aux Pays-Bas. Je demande à l’Observatoire des prix de faire la clarté sur cette évolution qui menace le pouvoir d’achat en vue de solutions », a-t-il tweeté.
« Vous pouvez abolir les taxes »
Ce petit ballon a fait fausse route auprès de Dominique Michel, le directeur de la fédération professionnelle Comeos, qui a immédiatement préparé une réplique : « Monsieur le vice-Premier ministre, plusieurs raisons permettent d’expliquer pourquoi les prix sont plus élevés en Belgique que dans les pays voisins. La bonne nouvelle, c’est est que vous pouvez y faire quelque chose. »
Dans sa réponse, Michel a évoqué le coût salarial qui est nettement plus élevé en Belgique que dans les pays voisins, notamment pour les profils travaillant dans le commerce. « Vous pouvez prendre une initiative avec le gouvernement pour les mettre au même niveau. » L’indexation automatique des salaires rend également les produits plus chers en Belgique.
Notre pays est également riche en taxes : « Taxe sur le sucre, taxe sur les emballages qui doit être payée sur les boissons. Cette dernière s’élève à plus de 340 millions/an et disparaît dans le trésor fédéral. Cette taxe n’existe PAS dans les pays voisins. Vous pouvez l’abolir. »
Le fait que la Belgique soit un petit pays, ce qui signifie que les détaillants locaux ont moins d’économies d’échelle et de pouvoir d’achat, n’aide pas non plus, mais le ministre ne peut pas faire grand-chose à ce sujet.