ABN Amro pense que les récents scandales dans le secteur de la viande auront un impact sur notre comportement alimentaire. Les légumes, le poisson et surtout les substituts de viande gagnent du terrain, même parmi les grands producteurs de viande.
Les substituts de viande ont la cote
La banque constate que le consommateur néerlandais se laisse de plus en plus guider par des motifs écologiques et de santé dans ses choix alimentaires. Les informations inquiétantes au sujet de fraude et de maltraitance des animaux dans le secteur de la viande provoquent un glissement des protéines animales vers les protéines végétales, ce qui crée des opportunités pour le secteur des légumes et du poisson, mais surtout pour le marché des substituts de viande.
Cela fait déjà plusieurs années que ce glissement est perceptible. Aux Pays-Bas, la part de marché des substituts de viande a augmenté de 12% ces cinq dernières années et gagnera encore du terrain dans les années à venir, avec une croissance prévue de 6% en 2018 et de 8% en 2019. Les grands producteurs de viande prennent également le train en marche et « investissent massivement dans des produits innovants susceptibles de concurrencer la viande au niveau du goût et de la structure », estime Nadia Menkveld, économiste ABN Amro pour le secteur alimentaire. En Belgique, la part des substituts de viande n’était que de 1% en 2017, mais ces produits occupent la plus grande part de marché (26%) de l’ensemble des produits biologiques.
La croissance grâce à l’exportation
Selon ABN Amro, les légumes et le poisson vont également gagner en importance dans l’alimentation du Hollandais cette année ainsi que l’année prochaine. C’est une bonne nouvelle pour les producteurs, même si le rapport sectoriel souligne également les défis à relever : il s’agit du gaspillage alimentaire pour le secteur de la pomme de terre, des fruits et des légumes, alors que le secteur du poisson est confronté à des problèmes de bien-être animal.
« Filer le poisson étourdi est une tendance émergente que le secteur du poisson doit davantage embrasser pour éviter de se retrouver dans la même situation que celle du secteur de la viande actuellement, » selon Menkveld, qui s’attend néanmoins à une forte croissance du chiffre d’affaires dans le secteur du poisson, notamment grâce à la demande croissante de poisson en Europe du Sud : « L’exportation vers le Portugal a augmenté de 40% en 2017, vers l’Italie de 11% et de 15% vers la France. » ABN Amro prévoit une augmentation de la consommation, et donc du volume des ventes, également en 2018.