L’industrie laitière poursuit sa campagne contre les alternatives végétaliennes à ses produits, comme le lait d’avoine. Un nouvel ensemble de réglementations, repris dans l’amendement 171, viserait même à empêcher les fabricants de ces alternatives d’utiliser des emballages similaires, tels que les pots de yaourt ou les cartons de lait.
Mentions « crémeux » ou « ne contient pas de lait » interdites
Oatly , entre autres, est à la tête d’une campagne acharnée contre ces nouvelles réglementations. Interprétées au sens le plus large, elles rendraient impossible l’utilisation d’éléments visuels ou de termes pouvant faire référence aux produits laitiers sur l’emballage des substituts aux produits laitiers. Même la mention de termes comme « crémeux » ou « ne contient pas de lait » serait interdite. En outre, l’utilisation d’emballages rappelant ceux des produits laitiers, comme les cartons de lait, serait également proscrite par l’amendement en question.
Les arguments de l’industrie laitière, qui a fortement fait pression en faveur l’amendement 171, concernent systématiquement la protection des consommateurs. Selon les producteurs, ces derniers pourraient être induits en erreur quant à la nature exacte du produit qu’ils achètent. Ils avancent des règles similaires sur les allégations nutritionnelles injustifiées ou les noms régionaux (pensez au champagne ou à la feta).
Les fabricants de produits végétaliens indiquent quant à eux que ces réglementations les obligeraient à repenser radicalement leurs noms de marque, leurs noms de produit et leur stratégie de commercialisation. Un processus coûteux. C’est pourquoi, Oatly, en partenariat avec Upfield (connu pour la margarine Flora) et l’ONG ProVeg International, a lancé une pétition pour convaincre l’UE de renoncer à ces nouvelles réglementations.
Coup dur après la précédente interdiction des termes « lait » et « yaourt »
L’amendement 171 a déjà été approuvé par le Parlement européen en octobre. Il est maintenant sur la table du Conseil européen, qui statuera lors de réunions tripartites avec la Commission européenne et le Parlement.
Si le Conseil européen venait à approuver la proposition, cela porterait un nouveau coup dur à l’industrie des alternatives végétaliennes aux produits laitiers. En 2017, la Cour de justice de l’Union européenne a en effet décrété qu’ils ne pouvaient plus faire mention de termes tels que « lait » (lait d’avoine par exemple) ou « yaourt »(yaourt de soja, par exemple) pour décrire leurs produits.
Il s’agit d’une nouvelle bataille dans une guerre perpétuelle entre l’industrie laitière classique, déjà très puissante mais toujours en croissance, et l’industrie concurrente qui menace de lui soustraire une part de cette croissance.