La longue liste des produits alimentaires rappelés en raison de la présence d’oxyde d’éthylène se solde par une facture de plusieurs millions pour le secteur alimentaire. L’approche européenne est très stricte, alors qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la santé publique, indique Fevia.
Teneurs très faibles
Ces dernières semaines, des centaines de produits alimentaires ont été retirés des rayons en raison d’une potentielle teneur en oxyde d’éthylène, un pesticide interdit en Europe mais autorisé dans d’autres régions du monde, comme en Inde ou aux États-Unis. Il a été découvert dans les graines de sésame provenant de l’Inde et a ensuite été retrouvé dans d’autres ingrédients, tels que le curcuma, le gingembre et la gomme de caroube.
Les fabricants doivent maintenant rappeler les produits contenant ces ingrédients, même si les teneurs sont très faibles et ne représentent pas un danger pour la santé publique. Le coût de ces rappels se chiffrera en millions d’euros, selon Bart Buysse, PDG de la fédération alimentaire Fevia : « Les entreprises alimentaires doivent indemniser les clients et les consommateurs, détruire les produits de la manière la plus durable possible et relancer la production avec une perte d’efficacité et avec d’autres matières premières. Dans certains cas, l’assurance peut couvrir ces coûts ou les entreprises peuvent les répercuter sur des fournisseurs, mais l’impact reste malgré tout important. De plus, chaque rappel implique également une certaine perte de nourriture. »
Perte de nourriture et coûts
La fédération souligne que les nombreux rappels découlent d’une approche européenne très stricte. Dès que l’oxyde d’éthylène est détectable dans un ingrédient, les entreprises alimentaires doivent retirer le produit des rayons, même en l’absence de traces détectables d’oxyde d’éthylène dans le produit final.
« La sécurité alimentaire est toujours notre principale priorité, mais aujourd’hui nos entreprises doivent rappeler des produits pour lesquels aucune trace d’oxyde d’éthylène n’est détectable dans le produit final. Dans ce cas, ces produits sont manifestement sans danger pour la santé publique. » Une telle approche peut-elle encore se justifier au vu des pertes alimentaires et des coûts considérables qu’elle implique ? Suite à cet incident, nous appelons donc à une révision de l’approche européenne, espérons-le dans les meilleurs délais », a déclaré Buysse.