Après le Brexit, avec ou sans accord, les produits européens coûteront plus cher. Une mauvaise nouvelle tant pour les Britanniques que pour l’exportation depuis l’Union européenne : les consommateurs délaisseront-ils les produits européens parce que trop onéreux ?
Indépendamment du deal
Quiconque veut exporter vers la Grande-Bretagne (le statut de l’Irlande du Nord reste encore très incertain), sera confronté à des coûts importants, indépendamment de la conclusion ou non d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne. C’est ce qu’affirme le British Retail Consortium (BRC). Dès que la Grande-Bretagne quittera l’union douanière et le marché intérieur européens, l’impact sera considérable, souligne la fédération commerciale.
Pour les produits acheminés vers la Grande-Bretagne après le 1er janvier 2021 des déclarations en douane seront requises, ce qui en soi représente déjà un coût de 16 à 56 livres par ligne de produits. En outre tout cela s’accompagnera de paperasserie, notamment des formulaires sur l’origine des produits. « Toutes ces démarches devront se faire, indépendamment du deal, qu’il soit bon ou non », explique William Bain, conseiller chez British Retail Consortium.
100 livres pour la viande
Pour les produits d’origine animale les démarches seront encore plus complexes et coûteuses : en l’absence d’un accord bilatéral, l’exportation de viande, de poisson et de produits laitiers nécessitera un certificat de santé. Un tel certificat coûte 100 livres par exemplaire et de plus le contrôle doit être effectué par un vétérinaire agréé.
Les marges, en particulier pour l’alimentation, seront donc sous pression et par conséquent les hausses de prix seront inévitables, souligne le BRC. Ce sera le cas pour de nombreux produits, étant donné que la moitié – voire même 79% pour l’alimentation – de l’importation britannique provient actuellement de l’Union européenne.
Par ailleurs l’exportation britannique de préparations de viande, comme la saucisse ou le haché, risque d’être compromise, prévient le BRC. L’exportation de produits d’origine animale vers l’UE nécessite en effet des certificats spéciaux, or pour l’instant ce type de certificat n’existe pas encore.
A l’exemple de l’accord avec le Canada ?
Pourtant Boris Johnson ne semble pas prêt à faire des compromis : le premier ministre tente de parvenir à un accord commercial à l’exemple de celui conclu entre l’UE et le. Canada. Cet accord ne prévoit pas de taxes d’importation ou d’exportation, mais impose néanmoins des documents et des formalités douanières supplémentaires.
L’UE pour sa part dit ne vouloir accepter un tel accord sans taxes ni quotas qu’à certaines conditions : des mesures doivent être prises concernant les droits de pêche et le Royaume-Uni devra se conformer aux règles européennes en matière de protection de l’environnement, de conditions de travail et d’aide d’État. Ce à quoi Johnson s’oppose … Affaire à suivre donc.