Bien que la grève ait pris fin il y a une semaine au centre de distribution Kuehne+Nagel de Nivelles, les problèmes d’approvisionnement n’ont toujours pas été résolus chez Carrefour. Les syndicats craignent qu’ils soient structurels et pointent notamment la pénurie de chauffeurs routiers.
Rayons vides
Plusieurs Carrefour Market proposent toujours des rayons vides. Les problèmes semblent se concentrer sur les aliments secs comme les biscuits et le vin et des produits d’entretien, comme le papier hygiénique. « L’approvisionnement de notre magasin est complètement perturbé », témoigne un gérant sous couvert d’anonymat dans De Standaard. Il affirme n’avoir reçu qu’un tiers d’une importante commande passée la semaine dernière. « Si la situation perdure, je crains pour les fêtes. »
Chez Carrefour, on ne nie pas les problèmes. François-Melchior de Polignac, le grand patron de Carrefour Belgique, a même présenté ses excuses aux clients, sur Facebook. « Nous mettons tout en place pour vous offrir un assortiment complet le plus rapidement possible », y précise-t-il.
Selon la porte-parole Aurélie Gerth, la chaîne de supermarchés est tributaire de son partenaire logistique Kuehne+Nagel, qui exploite les centres de distribution. « Nous ne pouvons donner aucune certitude quant au moment où ces problèmes seront résolus. » Reste à connaître l’origine de ces problèmes logistiques… Parce que le dépôt de Nivelles est rouvert depuis une semaine maintenant.
Trop peu de chauffeurs
Selon les syndicats de l’entrepôt Kuehne+Nagel de Kontich dont les volumes traités ont énormément augmenté pendant la grève de Nivelles, le problème est moins l’entrepôt lui-même qu’une pénurie de chauffeurs. « Nous sommes largement en mesure d’assurer la préparation des livraisons en vue de leur transport. Mais il n’y a pas assez de camions pour enlever les marchandises aux quais de chargement. Celui-ci croule sous les palettes », déclare Wannes Gielis (ACV Puls).
Tom Peeters, secrétaire général du syndicat des transporteurs BTB, acquiesce et reconnaît que la Belgique est confrontée à une grave pénurie de camionneurs. « Nous accueillons trop peu de jeunes chauffeurs alors que les départs à la retraite explosent. De plus, des chaînes comme Carrefour exercent une très forte pression sur les prix et donc les salaires, ce qui rend le métier de chauffeur encore moins attractif. »